Connaissez vous la Megachile ou abeille découpeuse source
https://fr.wikipedia.org/wiki/MegachileLe genre Megachile (les mégachiles en français), regroupe au sein de la famille des Megachilidae un grand nombre d'espèces d'abeilles solitaires.
Ce groupe abrite la plus grande des abeilles actuellement connue, qui n'est trouvée que sur quelques îles d'Indonésie : Megachile pluto.
Description du genre
C'est un genre d'abeilles très cosmopolite, celui qui regroupe le plus grand nombre d'espèces (plus de 500 espèces regroupées dans plus de 50 sous-genres).
Ces abeilles sont de tailles, formes et couleurs variées, souvent velues, et dotées de fortes mandibules.
Elles sont qualifiées d'abeilles « coupeuses de feuilles » parce que de nombreuses espèces de mégachiles ont un instinct qui les pousse à découper des fragments réguliers, ovales ou arrondis de certaines feuilles ou fleurs pour construire le nid dans lesquelles elles déposeront leurs œufs… alors que d'autres genres d'abeilles au sein de la même famille (des Megachilidae), mais hors du genre Megachile, mâchent simplement les feuilles ou des pétales pour en faire une sorte de « papier mâché » utilisé pour la construction du nid dans lequel elles déposeront leurs œufs.
Certaines espèces du genre Megachile coupent de manière si nette des feuilles ou des pétales que ceux-ci donnent l'impression d'avoir été poinçonnées.
Il ne faut pas confondre les traces de leur travail avec les ravages causés au feuillage par les Otiorhynques (Otiorhynchus).
Utilisations
En Amérique du Nord, une espèce indigène de mégachile est le premier pollinisateur utilisé par les agriculteurs et arboriculteurs pour la pollinisation agricole ou sylvicole, bien qu'une espèce importée d'Europe soit aussi utilisée (Megachile rotundata).
Comportements & reproduction
Selon les cas et les espèces, les nids peuvent être construits dans les tiges creuses de plantes (on parle alors d'espèces « caulicoles »), dans les anfractuosités ou fentes d'écorces, de bois mort, de poutres, dans d'anciennes galeries creusées par d'autres insectes, dans des trous dans la roche ou dans une construction, mais le plus souvent dans des galeries creusées ou occupées dans le sol.
Les nids sont généralement composés d'une seule et longue série de cellules, construites de façon séquentielle, du fond de la galerie vers l'extérieur.
Et bien que les œufs pondus en dernier sont les plus récents, les jeunes adultes qui émergeront les premiers en proviendront.
La femelle dispose un approvisionnement en nourriture (pollen ou mélange de nectar et pollen) dans chaque cellule, puis ferme cette cellule par une cloison qui la séparera de la suivante.
Cette cloison est assez perméable pour laisser passer l'oxygène nécessaire à l'œuf puis à la larve.
Une fois sortie de l'œuf, la jeune larve consacre son temps à se nourrir, puis après la mue elle forme un cocon et une pupe, souvent après plusieurs mois d'hibernation comme un prepupa.
De cette pupe, au printemps suivant, le jeune adulte émerge et recherche un partenaire sexuel et - pour la femelle - entame la construction d'un nid semblable à celui dans lequel elle est née.
Les mâles (généralement plus petits que les femelles) - comme chez les osmies - émergent avant les femelles.
Les mâles mourront peu après l'accouplement.
Les femelles leur survivront quelques semaines, le temps de construire de nouveaux nids.
La démographie des mégachiles est « contrôlée » par de nombreuses espèces de guêpes et abeilles parasites qui pondent dans leur nids et mangent leurs larves.
Parmi les parasites des mégachiles figurent de nombreux Gasteruptiidae, Leucospidae, Sapygidae, et même quelques mégachiles cleptoparasites, dont du genre étroitement lié Coelioxys.
Différentes espèces de ce genre, et notamment les abeilles solitaires du sous-genre Chalicodoma et d'autres groupes proches, n'utilisent cependant pas de feuilles coupées pour former les cellules de leurs nids, mais se servent de résine végétale à demi-sèche, qu'elles mettent en forme dans leurs mandibules.
Le sous-genre Chalicodoma comprend l'une des plus grandes abeilles, le Mégachile Pluton (Megachile pluto), ainsi que l'une des plus grandes espèces de mégachiles trouvée aux États-Unis, récemment introduite d'Asie : le Megachile sculpturalis.
Les mégachiles n'ont pas de lobe (arolia) entre leurs griffes, ce qui ne leur permet pas de tenir et se déplacer sur des surfaces lisses (verre… ).
État des populations, menaces
Les mégachiles sont plus discrètes que les abeilles coloniales et ne produisent pas de miel, ce qui explique probablement pourquoi - hormis pour quelques espèces jugées d'intérêt commercial ou économique - elles sont mal suivies et que l'état de leurs populations est mal connu ; ceci malgré leur grand intérêt agroéconomique en tant que pollinisateurs, et alors que les « abeilles à miel » sont dans le monde entier en déclin rapide et important pour des raisons encore mal comprises (Voir Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles).
Comme toutes les abeilles et la plupart des insectes, les mégachiles semblent en régression.
Les pesticides et parasites éventuellement introduits peuvent être en cause, de même que la destruction et la fragmentation de leurs habitats (le recul des prairies au profit de sols travaillés, le recul des fleurs sauvages, du vieux-bois, du bois mort et des arbres à cavités, l'imperméabilisation des sols urbains, les bâtiments modernes (pauvres en anfractuosités hospitalières pour ce type d'insectes)… et certains modes de gestion de l'environnement (les tontes régulières, et même la fauche tardive avec exportation (recommandée par la gestion différentiée comme moins nuisible que les tontes trop répétées) sont la cause d'une moindre disponibilité de pollen et de nectar, et d'une moindre ressource en tiges creuses (qui abritaient les nids et larves de certaines espèces).
Conservation
La conservation de l'habitat d'espèce et notamment des zones fleuries sauvages, de « zones-refuges » non fauchées d'une année sur l'autre et d'habitats pour ces espèces (sols non travaillés, zones riches en cavités…) sont des moyens de protéger ces espèces, considérées comme utiles car excellentes pollinisatrices.
En termes de conservation des espèces, de nombreux pays s'inquiètent de voir leurs populations de pollinisateurs s'effondrer (abeilles, papillons en particulier). En France, une des propositions du Grenelle de l'Environnement (fin 2007) était la mise en place rapide d'un plan de restauration « Pollinisateurs », sous l'autorité d'une DIREN coordinatrice, qui pourrait éventuellement s'appuyer sur des ruchers conservatoires.
Les espèces européennes
Les espèces européennes selon Fauna Europaea1 auxquelles il semblerait devoir ajouter les espèces du genre Chalicodoma aujourd'hui considérées comme étant un sous-genre de Megachile2
Megachile affinis Brullé, 1832
Megachile albisecta Grandi, 1931
Megachile albohirta (Brullé, 1839)
Megachile alborufula Cockerell, 1937
Megachile alpicola Alfken, 1924
Megachile analis Nylander, 1852
Megachile apicalis Spinola, 1808
Megachile atlantica Benoist, 1934
Megachile atratula Rebmann, 1968
Megachile binominata Smith, 1853
Megachile bioculata Perez, 1902
Megachile bombycina Radoszkowski, 1874
Megachile breviceps Friese, 1898
Megachile burdigalensis Benoist, 1940
Megachile canariensis Perez, 1839
Megachile canescens (Brullé, 1832)
Megachile centuncularis (Linnaeus, 1758)
Megachile circumcincta Kirby, 1802
Megachile concinna Smith, 1879
Megachile cypricola Mavromoustakis, 1938
Megachile dacica Mocsary, 1879
Megachile deceptoria Perez, 1890
Megachile diabolica Friese, 1898
Megachile dorsalis Perez, 1879
Megachile fertoni Perez, 1895
Megachile flabellipes Perez, 1895
Megachile foersteri Gerstaecker, 1869
Megachile fulvescens Smith, 1853
Megachile fulvimana Eversmann, 1852
Megachile genalis Morawitz, 1880
Megachile ghillianii Spinola, 1843
Megachile giraudi Gerstaecker, 1869
Megachile gothalauniensis Perez, 1902
Megachile gratiosa Gerstaecker, 1857
Megachile grisea (Fabricius, 1794)
Megachile hohmanni Tkalcu, 1994
Megachile intermixta Gerstaecker, 1869
Megachile lagopoda (Linnaeus, 1761)
Megachile lapponica Thomson, 1872
Megachile larochei Tkalcu, 1994
Megachile leachella Curtis, 1828
Megachile leucomalla Gerstaecker, 1869
Megachile leucopogonata (Dours, 1873)
Megachile ligniseca (Kirby, 1802)
Megachile maackii Radoszkowski, 1874
Megachile maritima (Kirby, 1802)
Megachile mavromoustakisi van der Zanden, 1992
Megachile melanogaster Eversmann, 1852
Megachile melanopyga Costa, 1863
Megachile nigrita Radoszkowski, 1876
Megachile nigriventris Schenck, 1870
Megachile octosignata Nylander, 1852
Megachile opacifrons Perez, 1897
Megachile perezi Mocsary, 1887
Megachile pereziana Dalla Torre, 1896
Megachile picicornis Morawitz, 1877
Megachile pilicrus Morawitz, 1877
Megachile pilidens Alfken, 1924
Megachile ponticum (Alfken, 1933)
Megachile pruinosa Perez, 1897
Megachile pugillatoria Costa, 1863
Megachile punctatissima Spinola, 1806
Megachile pusilla Perez, 1884
Megachile pyrenaea Perez, 1890
Megachile rhodosiaca Rebmann, 1972
Megachile rotundata (Fabricius, 1787)
Megachile rotundiventris Perris, 1852
Megachile rubrimana Morawitz, 1893
Megachile rufescens (Lichtenstein, 1876)
Megachile schmiedeknechti Costa, 1884
Megachile semicircularis van der Zanden, 1996
Megachile semipleta Cockerell, 1921
Megachile sericans Fonscolombe, 1832
Megachile sexmaculata Alfken, 1942
Megachile striatella Rebmann, 1968
Megachile syraensis Radoszkowski, 1877
Megachile troodica Mavromoustakis, 1953
Megachile variscopa Perez, 1895
Megachile versicolor Smith, 1844
Megachile villipes Morawitz, 1875
Megachile walkeri Dalla Torre, 1896
Megachile willughbiella (Kirby, 1802)
Sous-genre Chalicodoma
Megachile albocristata (Smith, 1853)
Megachile albonotata (Radoszkowski, 1886)
Megachile apennina (Benoist, 1940)
Megachile baetica (Gerstaecker, 1869)
Megachile canescens (Brullé, 1840)
Megachile corsica (Benoist, 1935)
Megachile ericetorum (Lepeletier, 1841)
Megachile fuerteventurae Tkalcu, 1994
Megachile hungarica Mocsary, 1877
Megachile lefebvrei (Lepeletier, 1841)
Megachile lucidifrons (Ferton, 1905)
Megachile manicata (Giraud, 1861)
Megachile montenegrensis (Dours, 1873)
Megachile parietina (Geoffroy, 1785)
Megachile pyrenaica (Lepeletier, 1841)
Megachile roeweri Alfken, 1928
Megachile rufescens (Perez, 1879)
Megachile sicula (Rossi, 1792)
(voir photos et complément d'infos sur le site)