Cultiver et fleurir balcons et terrasses :
source
http://www.evous.fr/Cultiver-et-fleurir-balcons-et-terrasses-AOUT-du-Calendrier-des-jardins,1186061.htmlMars
- Planter primevères, cyclamens et pensées vendues en godets.
- Mars est aussi le bon mois pour rempoter vos plantes les plus conséquentes. Dans le cas d’une plante déjà dans un très grand pot dont le rempotage poserait problème du fait de sa taille, pratiquez tout simplement la technique du surfaçage qui consiste à supprimer les 5 premiers centimètres de terre que vous remplacerez par un terreau riche tout neuf.
Avril
- Peut-être un peu tard pour les violettes et les pervenches. Mais le muguet de l’an dernier, laissé en terre, refleurit.
- Semer des giroflées touffues, qui ne fleuriront que l’an prochain mais animeront vos balcons de jaunes et rouges, ou des capucines, ou même des tournesols.
- Planter lavandes, thyms, romarins, dahlias, lis, bégonias tubéreux, agapanthes et géraniums, simples ou doubles.
- Repiquer des piments et des poivrons. Ils présentent l’intérêt d’être à la fois ornementaux, avec leurs jolis fruits rouges à maturité, leur beau feuillage, et d’être comestibles.
- Radis. Semer chaque 10 jours, jusqu’en juillet, mais sachez que vos radis deviendront plus forts et durs en avançant dans la saison… ou si vous omettez de les arroser. Se récoltent en 3 à 5 semaines selon espèces.
- Salades, toutes les 2 à 3 semaines, d’avril à septembre. Privilégiez les salades à couper, de type Bowl, rouges ou vertes. Elles permettent d’être coupées 2 à 3 fois sans devoir replanter.
- Attendez encore une à deux semaines avant de planter des pieds de tomates et de tomates cerises. Risque de dernier petit coup de froid. Pincer les gourmands qui se développent à l’aisselle des tiges. Attention. La tomate n’apprécie pas trop le vent, mais est avide d’ensoleillement.
- Plantes à bulbe. Si vous aviez tulipes, crocus, narcisses ou jonquilles de l’an dernier, laisser les bulbes en place mais enlever les feuilles complètement jaunies. Cachez ces pots dans des lieux discrets, et accueillez la nouvelle génération en boutons.
- Fraisiers en godets. Magnifiques, ils produisent de juin à septembre. Privilégier les variétés remontantes qui fructifient plusieurs fois dans la saison. Coup de cœur avec la fraise Mara des bois, qui a le goût si recherché de la fraise des bois.
- Une vigne, si vous pensez rester un certain temps à votre domicile actuel (un chasselas doré de Fontainebleau par exemple, fait pour François 1er) pourrait vous apporter bien du plaisir. Et bientôt quelques grappes. Une glycine est aussi très agréable à l’œil dès la première floraison (avril-mai). Prévoir un contenant d’au moins 40 cm de diamètre ou de côté.
- Penser aussi aux rosiers, orangers du Mexique, très odoriférants, au Trachelospermum jasminoïdes (jasmin étoilé), et aux lilas.
- Quelques grimpantes : clématites bleues, roses ou blanches, dont les fleurs peuvent être de toutes tailles, ou des chèvrefeuilles qui embaumeront les filets d’air de votre domicile.
- Le buis se plante en toute saison.
Mai
- Les grimpantes peuvent encore être plantées ce mois-ci (fin de printemps et même début d’été) comme les jasmins étoilés (Trachelospermum jasminoides) et les chèvrefeuilles, aux odeurs délicates, ou encore les passiflores aux fleurs étonnantes. En revanche c’est un peu tard pour profiter des premières grappes de fleurs d’une jeune glycine…
- Sauf surprises désagréables, nous avons maintenant passé la saison des gelées tardives, même matinales. Pour le plaisir de fleurs rapides et renouvelées, installer au soleil des géraniums, simples, doubles ou tombants en lierre, très à leur aise dans des jardinières. Pour ceux prêts à l’aventure, le changement peut aussi venir de l’option dipladénias au feuillage vert brillant et à la floraison ininterrompue jusqu’aux premières gelées de l’automne : magnifiques fleurs en trompettes, roses, rouges, et même jaunes. Comme leurs cousins géraniums, ils accepteront sans broncher vos éventuels oublis d’arrosage.
Il sera d’ailleurs pour les deux bien venu d’enlever au fur et à mesure, pour préserver le plein éclat de ces plantes, les fleurs mortes après floraison, et les quelques feuilles séchées susceptibles d’apparaître, ce qui de plus stimulera l’arrivée de nouveaux boutons.
- Certaines plantes à bulbes sont de floraison relativement tardive et peuvent embaumer vos balcons comme les freesias ou les tigridias.
- Pour les zones plus protégées du soleil, fushsias, impatiens, bégonias tubéreux (que les Parisiens adorent), quelques aromatiques dont des menthes, et les lierres dans toutes leurs disparités de formes et de couleurs de feuillages, d’autant qu’ils aiment tellement l’urbain !
- Plants de pois de senteur, pour les amateurs de floraisons coquettes, ou de légumineuses pour les gourmands qui désireraient surprendre. Ils présentent l’intérêt d’exister sous forme grimpante, et de faire de beaux habillages de verdure.
- Les fruits des plants de tomates commencent à prendre forme, après leurs petites fleurs jaunes étoilées. Pincez, pincez, en supprimant les gourmands (désolé, pour cette fois…) !
- Attention. Le climat parisien ne permet pas tout et souvent les tentatives d’installer par exemple des lauriers roses que l’on apprécie tant dans le Sud de la France, font attendre leurs belles grappes de fleurs roses, rouges ou blanches… Si vous tentez cela, exposez-les le plus possible au soleil et arrosez-les chaque 2-3 jours. Pensez à l’envelopper dans un voile d’hivernage dès les premiers froids, en lui maintenant les pieds au sec. Le laurier rose se bouture assez facilement !
Prudence. Souvenons-nous que des soldats de l’Armée napoléonienne en campagne vers Madrid en 1808 s’étaient intoxiqués, au point que certains en moururent, pour avoir utilisé sur leurs brochettes de viande, en lieu et place de celles du laurier sauce, les feuilles du laurier rose… riche en oléandrine, sève laiteuse fortement toxique, bien qu’utilisée de nos jours sous certaines formes pour lutter contre des cancers.
- Le réchauffement climatique dont on parle ne permet pas encore tout. Le bananier, qui peut être plaisant à contempler à la belle saison, craint vraiment les courants d’air, qui lui déchirent facilement les feuilles (effet moyen, moyen…), et il faudra absolument le rentrer en hiver ou le couvrir généreusement pour le protéger du froid.
- Penser à repiquer vos semailles des mois passés.
- La vie parisienne étant ce qu’elle est, il est fréquent que l’on oublie les choses du quotidien les plus importantes… comme l’arrosage. Soyez prévoyant en sélectionnant pour vos terrasses et balcons des plantes succulentes (pleines de suc !), dites aussi (faussement) plantes grasses.
Ces plantes charnues, nées pour survivre en milieux arides, et souvent de plus superbement bien adaptées, ont leur façon à elles d’économiser l’eau et se joueront de votre négligence. Elles sont le plus souvent originaires d’Amérique latine, d’Afrique du Sud ou d’Inde : aloès, agaves et cactus, dont certains font des fleurs extraordinaires, comme la Rebutia muscula, ou le Tricodiadema densum. Au Mexique, certaines palettes de cactus se mangent en petits losanges, comme des haricots verts. Et c’est si bon, que les Chinois en ont planté chez eux et s’en délectent aussi.
Nous apprécions aussi beaucoup l’Euphorbia submammilaris, le Mamillaria zeilmanniana, ou le figuier de Barbarie. Attention ces plantes nécessitent un terreau adapté aux cactées, et parfois un gravier en surfaçage, qui peut apporter sur votre balcon l’exubérance multicolore de graviers comparable à celui des aquariums.
Ceux qui ont de très jeunes enfants à la maison, à demeure ou même de manières occasionnelles, comprendront très vite l’ardente nécessité de faire preuve avec eux d’attention et de pédagogie… ou mieux de précaution en plaçant ces végétaux hors de leur portée.
Une autre sage précaution pour travailler les cactus, indiquée par Florian Geiger en personne : n’utiliser que de petits outils à manche métallique pour éviter de se piquer aux épines fichées dans les manches de bois.
Il conviendra de rentrer ces plantes à la saison froide, mais de ne pas oublier de les arroser pour empêcher qu’elles ne sèchent en intérieur. Le monde à l’envers !
- Élargissez la gamme de vos plantes aromatiques en y joignant l’estragon et la coriandre, qui nécessitent de petits arrosages fréquents, et d’autres variétés de menthes dont vous utiliserez les feuilles fraîches, rincées, pour les thés de l’été entre amis, toutes fenêtres ouvertes. Et la ciboulette ? L’échalote ? Et l’ail, si décoratif ! Y aviez-vous pensé ? Thym ? Romarin aux jolies petites fleurs bleues ?
- Les fushsias vinrent en Europe avant même la Révolution française, dès 1780 pour certaines variétés, et il est courant de trouver encore d’anciennes espèces, dont les Bland’s New Striped (1872), le Clair de Lune (1880), ou le petit jeune mais robuste fushsia buisson Charming (1877), que vous pouvez toutes dépoter et planter en mai. Elles apprécieront au fond de leur pot une couche de billes d’argile pour leur atmosphère rafraîchissante, un tesson de vieux pot les empêchant de s’égrainer à l’extérieur. Exposition à mi-ombre ou soleil doux (matin ou fin d’après-midi)
- N’oubliez pas de semer et planter l’élégante capucine, dont les feuilles et les fleurs, très décoratives et originales dans une salade, ajouteront une saveur épicée peu fréquente. Comme les soucis d’ailleurs, qui ne sont pas non plus purement décoratifs !
- Si vous disposez d’un peu d’espace, et pour étonner vos enfants, cédez à la facilité qu’il y aurait de les surprendre en plantant un… potiron, plante à croissance très rapide, et restée dans nos imaginaire un végétal de conte de fées. Faites-le dans un grand pot (30 à 40 cm de côté ou de diamètre), et dans un mélange très, très riche pour obtenir un potiron de belle taille. Et ne vous inquiétez pas du devenir de ce fruit : Halloween viendra bien un jour !
- Enfin soyez toujours extrêmement attentif à vos plantations et semailles du mois d’Avril : radis, salades, fraises, et tutti frutti !
- La lavande (Lavendula dentata) fera ses tiges sur votre balcon et ses étranges fleurs bruissantes comme des insectes vous raviront. Les variétés Hidcote ou Munstead (n’oublions pas que la lavande est presque une colonie britannique) feront également très bien l’affaire.
Je ne parviens toujours pas à retrouver une variété de lavande découverte à Capri et dont le parfum était une vraie merveille. Une lavande aux feuilles également dentelées dont l’odeur mariait, dans un équilibre formidable, les senteurs de la lavande et celles élégantes d’une menthe. Merci de votre aide si cette description vous parle. Des premières pistes me sont déjà parvenues sur lesquelles il me faudra très rapidement enquêter : lavande aspic, Lavandula latifolia ou Lavandula spica.
Juin
- Arrosage. Juin est un des mois de grand ensoleillement. Votre pratique de l’arrosage doit être modifiée. Il devient impératif de ne plus arroser au soleil, mais le matin tôt, ou mieux le soir, à la nuit tombée. Vous pouvez, selon le besoin des plantes, arroser une à deux fois par semaine.
Conseil important : il est préférable d’arroser moins souvent mais plus copieusement. En effet la plante va chercher l’eau et ce sera bon pour un enracinement en profondeur.
- Avant d’associer des plantes dans un même pot ou une même barquette, prenez en compte leurs besoins d’arrosage et d’ensoleillement. Vous augmenterez vos chances… et les leurs !
- Pour ceux dont balcons et terrasses sont recouverts de zinc, qui emmagasine et exagère la chaleur, donc très asséchant, posez vos pots sur des lattes de bois.
- N’hésitez pas, si vous sentez un stress particulier à l’exposition au soleil de certaines de vos plantes (dahlias nains, et autres plantes bulbeuses) à pailler leurs pieds.
- Pour les plantes à bulbe à floraison estivale, ne les plantez pas trop tardivement dans le mois pour ne pas avoir de floraisons trop tardives.
- N’attendez pas trop pour regrouper en pots plus larges ou en jardinières les petits pots de muguet que l’on vous a peut-être offerts. Ils resteront un peu plus longtemps souriants… et fleuriront l’année prochaine… en avril, ou au 1er mai pour les plus chanceux.
- Maintenant que les saints de glace des 11, 12 et 13 mai (et leurs possibles méfaits) sont passés, semez en jardinières ou en gros pots les fleurs annuelles si fragiles. Il en existe de multiples espèces et variétés. Elles peuvent avoir toutes tailles, formes et couleurs : pavot de Californie, pois de senteur, immortelles bractées, et autres capucines (dont vous aurez au préalable fait ramollir les graines dans l’eau pour en aider la germination).
- Concernant vos plantes aromatiques, dont vous avez élargi la gamme en mai, démultipliez le basilic, qui sera rapidement mis à contribution, la chaleur venant, avec les salades de tomates, et les menthes pour les thés.
- Souvenez-vous que les fleurs de capucine et de soucis peuvent égayer vos salades, et que pendant encore deux bons mois, vous profiterez de vos radis (jusqu’à ce que vous les trouviez trop forts) et de vos salades de balcons et terrasses, que vous avez continué de semer chaque 10 jours.
- Les fruits de plants de tomates et tomates cerises, encore tout verts, commencent seulement à exister en région parisienne (quand les premières tomates se mangent dans le Sud !), bien rikikis. N’oubliez pas de pincer les gourmands, et surtout pour les pieds de tomates de les arroser régulièrement afin de leur éviter "le cul noir", qui risquerait de troubler l’esthétique de ces jolis fruits... et votre appétit.
- Les fraisiers dont la succulente Mara des bois au goût de fraise des bois, vont bientôt commencer à donner… Selon l’endroit où ils sont exposés, paillez... ou pas.
- Les plantes commencent sérieusement à embaumer : lavandes, thyms, romarins, orangers du Mexique, jasmin étoilé et pourquoi pas Hélicrysum italicum au surprenant parfum de curry.
- Concernant les dahlias, ne conservez que la fleur la plus forte du haut de la tige et enlever les autres boutons.
- Régulièrement, nettoyez votre jardin minuscule des fleurs, feuilles et branches devenues périmées, comme des plantes non invitées qui tenteraient de pousser au détriments des vôtres.
- Si vous avez mis sur vos dépendances une vigne, laissez-la se développer tranquillement… et contemplez. Le jardin, même de taille modeste, est le plus souvent un repère à sensations : sentir, regarder, entendre, et ne rien faire, si c’est le juste moment...
- Souvent les rosiers prêtent le flanc à des soucis de santé : la maladie des taches noires, ou les araignées rouges. Utilisez un léger fongicide ou une éponge humide avec un doigt de savon. Les plus résistants des rosiers à ce genre de tracas, et qui restent de très jolis spécimens, sont tous les rosiers portant le label ADR, et qui sont parfaitement résistant aux maladies et aux insectes. Ils ont été créés par hybridation (sélection humaine).
Enfin ne vous inquiétez pas de façon exagérée de quelques pucerons qui ne feront jamais périr votre rosier.
- Pour ceux qui ont péché par optimisme et acquis un laurier rose, le moment d’un arrosage amplifiée est venu…
- Pour ceux qui ont suivi nos conseils du mois dernier, ils devraient commencer d’apprécier par leur choix de plantes succulentes, et de cactus, de ne pas avoir à trop les arroser. Qu’ils leur soient gré de cela, car en hiver, ils devront partager leur logement… avec eux.
- Tentez aussi quelques corbeilles anglaises suspendues. Rendre aériennes ces plantes déjà si légères devrait vous apporter toute satisfaction.
Juillet
Avec les premiers modestes produits de nos jardins minuscules, salades et pétales comestibles, radis, fraises, plantes aromatiques, on peut se demander ce qui nous mène à développer une telle activité. En grande partie le plaisir, de pouvoir trouver le goût inégalable d’un produit qui vient d’être cueilli et lavé ; et puis de se surprendre, d’émerveiller les enfants, et de s’entourer de verdure et de fleurs, qui nous apaisent.
- Surveillez attentivement que les emplacements choisis pour vos plantes leur conviennent vraiment (vent, ensoleillement, etc). Et n’hésitez pas en cas de doute à en changer. Elles vous feront rapidement savoir ce qu’elles en pensent…
- Réverbération. Méfiez-vous de la réverbération des murs ou des façades de couleur blanche. Elle peut brûler les feuilles assez fines (pétunia, fuchsia, marguerite).
- Isolez du mieux que vous pourrez, le moment est stratégique avec le risque de fortes chaleurs, vos pots et jardinières des sols souvent trop chauds des balcons et terrasses, avec des soucoupes, des jardinières, des pots inversés, ou des rondins de bois. L’aération par le dessous est excellente
- Arrosage. Ne faiblissez surtout pas sur l’arrosage, d’autant que les abondantes pluies récentes ont mis vos plantes en appétit… et que le soleil est revenu. Selon vos possibilités, faites-le le matin, mais mieux encore serait le soir, quand l’air commence à fraîchir un peu, ce qui vous permettra aussi éventuellement de rafraîchir ou vaporiser les feuillages. Et faites-le abondamment, sans pour autant que l’eau ne déborde de vos sous pots et jardinières et n’aille gêner vos voisins des étages du dessous.
- Arrachage des mauvaises herbes de votre jardin minuscule. Il n’existe pas de jardin si petit soit-il qui vous dispense de cette activité. D’autant que ces herbes, qu’on a pu tolérer un temps pour leurs jolies petites fleurs, se resèment rapidement, et entrent maintenant en concurrence hydrique avec les vôtres. Vous pouvez les arracher et, si elles ne sont pas en semence, les laisser sécher 48h à la surface de la terre, juste retour des choses que ce paillage même momentané à bon compte.
- Nettoyage chaque semaine environ des plantes de votre jardin minuscule, qu’il faudra débarrasser de tout ce qui sera fané ou mort : branches, feuilles, et fleurs au quotidien.
- Engrais. Avec les plus grandes précautions choisissez les moins chimiques d’entre eux, mais comprenez bien que la terre d’un pot ou d’une jardinière est très sollicitée et que cela lui sera nécessaire 2 à 3 fois par mois environ pour des engrais liquides dilués. Attention. Il faut arroser la veille et ne mettre l’engrais que le lendemain. Ne jamais mettre d’engrais même dilué à une plante qui a soif. Cette goulue risquerait une overdose par ses racines, et ainsi de se brûler. Par ailleurs pour ceux qui tiennent à se faciliter la vie, il existe des engrais en billes à libération lente capables d’enrichir la terre durant 3 mois…
- Soyez prévoyant, et semez pour la fin d’été et l’automne un peu de mâche, qui sera très décorative et se renouvellera rapidement. C’est l’une des salades les plus agréables à déguster. 3 à 4 barquettes, ce ne serait pas excessif, si vous disposez d’un peu de place ombrée. Ces graines ne se recouvrent pas, mais se plombent en exerçant simplement sur elles une petite pression à l’aide d’une planchette de bois. Et si des oiseaux en boulottaient quelques-unes, nous pourrions appeler cela la part des anges.
- Attacher, avec des liens en 8, serrant le support mais pas la tige, que vous laissez ainsi respirer, des branches et rameaux de vos plantes grimpantes, et de celles qui ont du croître, et devenir plus sensibles aux coups de vents. L’opération, appelée palissage, vous demandera parfois de la créativité et de la précaution dans le choix des supports : tiges, murs, liens. Méfiez-vous des ferronneries de balcons tout à fait capables de griller vos clématites les plus robustes… Ceux qui ont une vigne dégageront les bébés grappes des feuilles pour qu’elles profitent au mieux de l’ensoleillement.
- Pour les tomates cerises et tomates, que vous avez laissées au choix en buisson ou pousser en hauteur, sélectionnez les petits bouquets de fleurs que vous conserverez le plus écartés possible les uns des autres. L’opération « sus aux gourmands » doit se poursuivre avec régularité. De petites tomates commencent à se teinter chez les plus chanceux d’entre nous. Arrosage régulier.
- Les fraises, dont notre préférée la Mara des bois, commencent à mûrir. Vous en mangerez ce mois-ci, c’est promis. Paillez, par prudence. Supprimer quelques feuilles de fraisier n’est pas gênant pour que les fruits profitent au mieux du soleil, mûrissent et se parfument…
- Fourmis, pucerons et araignées rouges. Ne vous inquiétez pas outre mesures de ces petits désagréments qui restent souvent cantonnés ou partent par simple pression d’une éponge gorgée de liquide vaisselle dilué ou de sprays d’eau très légèrement savonneuse…
- Plantez en fin de mois les fleurs bulbeuses d’automne, qui rendent parfois nostalgique, mais qui sont belles, comme les colchiques. Et si vous appréciez leur côté champêtre, semez en prévision quelques fleurs bisannuelles comme le myosotis dont les bleus sont formidables, ou des pâquerettes.
- Surveillez les fragiles fleurs annuelles que vous avez semé en juin (pavot de Californie, pois de senteur, immortelles bractées, et autres capucines) et éclaircissez éventuellement les jeunes pousses apparentes.
- Les plantes aromatiques, que vous utilisez déjà abondamment, ont certainement besoin pour quelques-unes d’entre elles d’être renouvelées, dont en priorité certainement basilic, persil et menthes.
- Arrêtez les radis roses ou rouges dont le goût devient maintenant un peu fort, mais vous pouvez semer pour l’automne radis noirs et navets, qui surprendront toujours sur votre balcon.
Lavande angustfolia Hidcote sur galets noirs
- Mois merveilleux pour les lavandes, immortelles (Hélicrysum italicum), jasmin étoilé, et autres plantes parfumées dont on peut profiter et respirer sans qu’il y ait beaucoup à faire, si ce n’est le palissage du jasmin et le nettoyage des parties fatiguées.
- Vos rosiers au label ADR, qui vous préservent d’un excès de soucis, peuvent être ravivés par de judicieuses tailles, et vous donner bientôt de nouvelles fleurs.
- Plantes succulentes et cactées s’épanouissent au soleil… Nous allons assurément dans la bonne direction !
- En août, nous nous pencherons sur les meilleures manières… de prolonger les floraisons.
Août
Le jardin de terrasse ou de balcon, même s’il est minuscule, est une école d’observation, de sagesse et de courage. Et, quand il commence à faire réellement chaud, ces trois qualités nous invitent conjointement à ne rien faire… ou à ne faire que le strict nécessaire.
C’est le mois des récoltes, des discussions tranquilles en famille ou entre amis, aux meilleures heures, matutinales ou vespérales, pour profiter des bienfaits que nous prodiguent les feuillages et les fleurs, et plus que tout de cette fraîcheur apaisante qui monte de la terre de vos jardinières et pots après arrosage.
- Si des amis ou voisins viennent, en votre absence, veiller sur vos plantations, prenez soin, dans la mesure du possible, de les regrouper. Rassemblées, elles résisteront mieux à la probable touffeur aoûtienne, et les arrosages et soins nécessaires en seront facilités. À votre retour, en remerciement, faites en sorte que la bouteille offerte à vos saisonniers soit à la hauteur de l’effort demandé… Nous penserons prochainement au goutte-à-goutte, mais, en attendant, décroûter la surface de la terre serait malin et facilitera la pénétration de l’eau d’arrosage. Mais je rappelle qu’il est toujours préférable d’arroser les plantes au pied, plutôt que sur les feuillages.
- Certains gestes de prévention ont déjà été effectués les dernières semaines : les plantes à l’extérieur sont à leur aise où elles ont été placées, vous avez protégé les plus fragiles de la réverbération, et vos pots et jardinières ne reposent plus directement sur le sol en pierre ou en zinc de vos balcons et terrasses. Vérifiez-le ! Pour les plantes que vous préfèrerez rentrer, ajustez volets, persiennes et/ou rideaux, pour qu’elles aient de l’air, suffisamment de lumière, un soleil mesuré, et une ombre bienfaisante. Ne vous inquiétez pas outre mesure pour vos orchidées. Rappelez-vous que ce sont des combattantes qui parviendront plus facilement que d’autres à passer l’été avec deux dés à coudre d’eau et quelques lux.
- Vérifiez que les tuteurs en place sont d’une taille suffisante et adaptée aux plantes qu’ils guident et soulagent.
Et méfiez-vous des vitesses de croissance des lianes que sont les vignes, glycines, clématites, et autres chèvrefeuilles. Pour elles, un tuteur peut être souple et en forme de cercle par exemple, et des attaches seront certainement à réaliser à votre retour… Le cas ne se pose pas pour les lierres, à l’expansion plus lente.
- Concernant la fréquence d’arrosage, laissez-vous guider par les températures. De 20 à 25°, deux arrosages abondants par semaine suffisent. Au-dessus, un troisième sera accepté avec plaisir, et toujours plutôt en fin de soirée.
- Si vous partez, prenez la peine de tailler vos rosiers pour prolonger à terme les floraisons. Sans cela, les fleurs fanées feraient des fruits, qui fatigueraient davantage la plante, alors que la taille faite vous permettra de trouver à votre retour de nouvelles roses prêtes à éclore. Avant de partir, une petite lichette d’engrais sera judicieuse, et puis plus rien pendant un mois ! Sevrage !
- Vous êtes, si vous nous suivez depuis quelques mois, une jardinière ou un jardinier aujourd’hui comblé(e). En effet vous disposez en cette saison : de salades (mâche, bowl rouge ou verte, que vous agrémentez de pétales de capucine et de soucis du plus bel effet), des derniers radis roses ou rouges (s’ils ne sont pas trop forts), d’un choix varié de plantes aromatiques (basilic, menthe, estragon, persil, ciboulette, échalote, thym et romarin). C’est idiot, je n’ai pas mis d’ail, alors que les fleurs sont très décoratives et que le bulbe se conserve bien (sauf au réfrigérateur). C’est en général le moment où l’on constate ne pas avoir assez mis… de plants de tomates cerises, ou même de tomates. L’expérience rentre ! Nous ferons mieux l’année prochaine.
- Quelques fruits : la Mara des bois, et les autres espèces de fraises, ne soyons pas exclusifs. Il est en revanche très possible sous nos climats que les poivrons ne soient que décoratifs. Le potiron, un peu oublié, continue sa croissance en attendant Halloween… Les courgettes auraient aussi été une bonne idée, car les fleurs sont belles et se mangent en beignets, et j’aime bien les courgettes.
- Ne faiblissez pas sur le nettoyage du jardin, notamment pour enlever les fleurs fanées du laurier rose, rouge, rose ou blanc, dont la présence retarde la venue de fleurs nouvelles, et peut-être aussi quelques feuilles de rosiers fatiguées ou grignotées par des bestioles.
- Anticipez toujours et pensez déjà un peu à l’automne en plantant quelques choux, qu’ils soient à feuillages décoratifs, qu’ils soient pommés ou choux-fleurs.
- Pour les lavandes, deux écoles s’affrontent : les « coupent-tôt » et les « laissent-tard ». Je me rangerais davantage du côté des « laissent-tard », car la présence prolongée des fleurs odorantes se balançant au vent est agréable et, au moment de couper, la prise en botte en sera facilitée.
- Existe-t-il des plantes, géranium ou citronnelle, dont la seule présence sur un balcon ou près d’une fenêtre interdirait aux moustiques et mouches de pénétrer de nuit dans un appartement aux fenêtres largement ouvertes ? Oui. Ce sont les citronnelle, verveine citronnelle, thym citron, mélisse, tabac d’ornement à grandes fleurs blanches, différent du tabac qui se fume, et les lavandes.
- De même que les pélargoniums simples ou doubles, qui sont à feuillage odorant, fleurant au choix la rose ou la citronnelle.
- Certains nous ont demandé s’il existait des plantes, aux vertus un tant soit peu aphrodisiaques, qui pourraient être introduites dans nos jardins minuscules. Hélas, trois fois hélas, la question vient un peu tard. Sages, jardiniers et chamans vantent gingembre, clou de girofle et avocat, tous trois bien difficiles à faire venir dans nos jardinières. L’asperge n’est à son aise qu’en pleine terre sableuse et nécessite de la profondeur. Restent l’ail, auquel nous repenserons au moment de sa plantation au printemps, le céleri et l’artichaut qui se plantent tous deux vers avril-mai. Madame de Pompadour disait : « Si la femme savait ce que le céleri fait à l’homme, elle irait le chercher de Paris à Rome ». Serait-elle sur le sujet digne de confiance ? Et sous Henri IV, les marchands des quatre-saisons criaient dans nos rues : « Le bel artichaut, pour Monsieur et Madame, pour réchauffer le cul et l’âme ! »
- Et rappelez-vous ! Ne faites ce mois-ci aucun effort intempestif et inutile dans vos jardins minuscules. Méditons plutôt sur les améliorations que nous apporterons ensemble dès cet automne, savourons les produits et les joies de l’année, et faisons deux tas de nos regrets : ceux que nous amenderons l’an prochain et ceux que nous aurons oublié…
Et apprenons à toujours mieux savourer l’instant…
Septembre
Pour celles et ceux qui trouveraient à redire sur cet été au climat fréquemment humide, qu’ils reconnaissent au moins avoir retrouvé leurs jardins minuscules le plus souvent dans une santé insolente. Et si les tomates ont eu quelque lenteur à mûrir, il ne se sera produit dans leurs plantations que peu de dégâts dus à la sécheresse...
N’oubliez pas tout de même de remercier plus que chaleureusement les amis et voisins qui veillaient pour vous sur vos plantations et avaient été chargés de leurs arrosages… Ne minimisez surtout pas les efforts qu’ils ont dû fournir !
- Retrouver son jardin après une absence apporte toujours un surcroît de travail que l’on fait toujours bien volontiers. C’est un peu une reprise affective de possession, et il n’est pas dit qu’il n’y ait pas également là-dedans une petite pointe de culpabilité. Passons… Un nettoyage, une remise en ordre, un grattage pour aérer un peu la croûte superficielle de terre, ou de nouvelles dispositions des pots et jardinières peuvent être envisagées. Les plantes ont poussé. Il faudra vraisemblablement à nouveau en tuteurer certaines. Enlever branches et feuilles mortes, fleurs desséchées, mauvaises herbes, et coupez les gourmands qui auraient poussé aux pieds des arbustes… L’ensemble peut paraître fastidieux… mais il est aussi gratifiant, ne nous le cachons pas.
- À l’automne, les plantes ont un stress hydrique moins violent qu’en été (même si ce n’était pas franchement le cas cette année), et les premiers rayons de soleil de la journée sont moins forts. En conséquence, l’arrosage, dont on peut réduire fréquence et quantité, sera certainement plus doux et favorable au matin, et évitera le risque de coup de froid nocturne qu’une météo parfois erratique rend toujours possible.
- Taillez les rosiers au-dessus d’une feuille tournée vers l’extérieur du rosier (une vingtaine de centimètres). Vous aurez peut-être d’agréables surprises, surtout avec les rosiers remontants, pour peu que l’arrière-saison soit suffisamment clémente.
- C’est le moment de tailler vos cerisiers à fruits devenant trop envahissants. À sève descendante, cela vous évitera la formation de gomme sur les plaies.
- Les plants de tomates vous attendaient avec impatience : leurs feuilles à demi-mortes ralentissent le mûrissement des derniers fruits. Encouragez les plants en les enlevant. J’imagine que les poivrons ne sont restés que décoratifs… Poêlez-les !
- Vous pouvez encore planter de nouveaux fraisiers (restons fidèles à la Mara des Bois, mais testez donc quelques pieds de la variété Charlotte aux qualités gustatives identiques à la Mara des bois mais avec des fruits beaucoup plus gros), de nouvelles salades dont la mâche bien sûr.
- Redonnez des formes à vos plantes aromatiques. Pour le basilic, enlevez les feuilles comme les fleurs abîmées, et mettez les plus belles feuilles dans un sac en plastique au congélateur pour l’hiver. Vous raccourcirez les plantes. Coupez les branches sèches des thym et romarin. Taillez la ciboulette, et redonnez un peu de tonus aux persils et aux menthes.
- Faites-vous plaisir aussi en ravivant vos balcons de quelques nouvelles plantes qui fleurissent à l’automne, comme les plumbagos arbustifs ou des céanothes à floraisons bleues, ou des lagerstroemias à floraison rose, qui peuvent être en buisson ou en arbuste.
- D’autres plantations sont possibles en cette saison, dont les conifères (cyprès, thuyas, bébés pins). Attention, car certains sont de croissance trop rapide pour nos jardins minuscules, pensez-y !
- Si vous avez la chance d’avoir de petits poiriers, pommiers, peut-être une vigne, voire un figuier, mettez votre chapeau de paille ! L’heure de la récolte (et des confitures ?) a sonné. N’hésitez pas à en cueillir les fruits, soit quand ils atteignent leur pleine maturité, soit juste un peu avant. À l’abri, chez vous, ils affineront leur mûrissement sur du papier journal, et vous enlèverez ainsi ces terribles tentations aux oiseaux et aux insectes gourmands. Une phrase de ce grand philosophe qu’était Jean-Louis me revient : « Pèle la poire à ton ami, la pomme à ton ennemi », l’une concentrant ses vitamines dans sa chair, l’autre dans sa peau.
- Sachez que, et cela s’amplifie, la tendance dans le jardinage sur balcons et terrasses accorde davantage d’importance aux fruits et aux légumes aux dépens des plantes fleuries, selon un important vendeur européen de semences. Une façon agréable, utopique, mais restant malgré tout encore marginale, de contrôler un peu ce que l’on mange ?
- Si vous ne l’avez pas déjà fait, plantez des choux pour l’hiver, à feuillages décoratifs, pommés ou choux-fleurs.
- C’est aussi le moment de discipliner à nouveau les grimpantes, vignes, vignes vierges, glycines, jasmins, chèvrefeuilles et autres lierres. Sachez prévoir et diriger de façon judicieuse leurs trajectoires à venir en évitant de trop serrer leurs liens.
- Surveillez les parasites (araignées rouges, pucerons) qui pourraient avoir profité de l’humidité estivale exceptionnelle pour s’installer. Si vous en trouvez, il vous suffira le plus souvent d’humecter feuilles et branches à l’aide d’une éponge trempée de liquide vaisselle dilué pour en débarrasser les plantes. La bière aussi par exemple déplait aux cochenilles.
- Ne vous laissez pas moralement atteindre par la venue prochaine de l’hiver. Le printemps suivra immanquablement. Placez des bulbes de printemps dans vos bacs ou jardinières, leurs fleurs vous annonceront en primeur le retour des beaux jours : narcisses, jacinthes, tulipes (superbes perroquet Texas Flame ou tulipes frangées), ou sans faire de politique Iris de Hollande. J’ai même vu au Canada de tels bulbes posés à même des galets dans de beaux aquariums géométriques. Bel effet.
- Attention. On trouve dans le commerce de grands sacs ultra résistants pour jardinage de balcons. Il est impératif de ne les accrocher qu’à l’intérieur des balustrades, contrairement à ce qui se voit parfois. Il suffirait parfois, dans le cas contraire, d’une petite tempête pour qu’une telle imprudence vire au drame.
- Pour ceux qui n’ont pas encore coupé les fleurs de lavande, il est plus que temps de le faire. Taillez-les en conférant à l’ensemble de la plante un bel arrondi, et faites sécher les fleurs avant d’en disposer dans des sachets sur vos étagères à linge, comme le faisaient nos grands-mères. Belle odeur et résultat garanti.
Octobre
On s’était plaint à juste titre d’un été variable et même pluvieux. Nos plantes s’en étaient plutôt bien sorties, mais certains d’entre vous ont eu des tomates restées immatures. Le mois de septembre est venu ré-ensoleiller nos jardins minuscules, au point que vous n’avez certainement du réduire le rythme des arrosages que modérément…
Le mois d’octobre sera certainement plus classique que ne l’aura été le mois de septembre.
- Comme les arrosages sont restés fréquents, la terre s’est naturellement tassée. Sachez qu’un binage vaut toujours deux arrosages. Passez dans les massifs, les pots et les jardinières : un petit binage ramènera de l’oxygène aux racines.
- Un sérieux nettoyage s’impose, encore, mais c’est la saison qui veut ça, pour dégager fleurs et feuilles fanées, et tailler un peu les pointes de floraisons desséchées, notamment les lauriers roses et des rosiers. Mêmes attentions pour les althæas et les fuchsias. Cela redonnera un coup de jeune à vos balcons que le soleil récent a un peu ravivé. Été indien.
- Avez-vous remarqué les nouvelles petites fleurs bleues des romarins ? Et les nouvelles roses pour ceux qui ont suivi nos conseils de taille de septembre ? Et les dernières fleurs des lauriers roses quand ils sont copieusement arrosés ?
- Belle saison pour les plumbagos, céanothes, et lagerstroemias. Ils sont fréquemment dans les jardins publics parisiens, pour les deux premiers, donc très à l’aise sous nos climats, et de plus en plus souvent dans nos rues pour le lagerstroemia, que l’on appelle aussi lilas d’Inde.
- Excellent pour le moral à l’entrée dans l’automne. Préparer les bulbes (que vous oublierez pendant 3 mois), même en petite quantité. Ce sera toujours une émotion quand leurs fleurs claironneront dès les premiers beaux jours le retour du printemps : les crocus, les narcisses, les jonquilles, les jacinthes et les tulipes.
- Nous entrons dans la période de sève descendante. Ne vous y opposez pas en poursuivant une fertilisation, qui deviendrait trop tardive à la mi-octobre. Vos plantes et arbustes ne le comprendraient pas et gaspilleraient des forces dont ils auront bien besoin pour la traversée de ces mois plus rigoureux.
- La luminosité va insensiblement décroître. Le moral et la santé de nos plantes, au moins comme les nôtres, apprécient les lux. Ne parlons-nous pas de luminothérapie ? Approchez davantage vos plantes d’intérieur de vos fenêtres ne leur fera que du bien… Apprenez à ce propos que la luminosité décroît selon le carré de la distance. Par exemple, une plante à 3m d’une fenêtre recevra 9 fois moins de lumière qu’une plante à 1m !
- Pour votre raisin, on devrait être mieux que bien. Qu’en disent les moineaux et les grives musiciennes des environs ?
- Pensez à quelques semis judicieusement disposés d’annuelles rustiques, dont les capucines toujours très gaies.
- Les grimpantes sont très en forme… ne les laissez pas vous échapper. Disciplinez-les avec le célèbre double lien en 8, dont on vous parlait en Juillet.
- Vous pouvez arracher proprement vos plants de tomates. Si vous les accrochez la tête en bas, dans un endroit isolé et sec, il n’est pas rare que les derniers fruits (eh oui, la tomate est un fruit !) mûrissent.
- Pour ce qui est de votre ensemble de plantes aromatiques (appelé aussi jardin de cuisine), il est possible que certaines vous tentent moins à l’automne… d’autant qu’elles se seront un peu… fatiguées. L’envie et leur fraîcheur reviendront.
- À sève descendante, on peut commencer à pratiquer certaines tailles, surtout celles des cerisiers à fruits…
- Commencez aussi à distinguer les plantes et fleurs qui mériteront un traitement plus protecteur ou un emplacement différent l’hiver venu. Le temps de l’action n’est pas encore venu, mais celui de la réflexion est omniprésent !
- Comme vous êtes prévoyants et que nous sommes peut-être parvenus à étendre les ambitions que vous portez à vos jardins minuscules, vous pouvez préparer par les achats de pots, jardinières, et terre en conséquence, pour dès le mois prochain planter quelques fruitiers que vous choisirez en sachant que vous êtes prêts à les accueillir… en ayant choisi au préalable leurs emplacements. Ils sauront apprécier.
- Les impatients pourront déjà en disposer, mais seulement en conteneurs : poiriers, pommiers, abricotiers, pêchers. Entre nous, les plus prometteurs seront mis en pot, mais nous ne vous en parlerons qu’en novembre. Patience… Une des qualités du jardinier !
- À cette époque où votre jardin minuscule peut vous paraître en légère perte de vitesse, ravivez votre espace avec les asters d’automne, qui peuvent, selon les variétés, faire de 30 à 150cm de hauteur : petites marguerites, blanc, rose, bleu ou violet.
- Plantez aussi des chrysanthèmes, mais de variétés vivaces, qui n’ont rien à voir avec leurs cousines des cimetières. Presque toutes auront déjà fleuri cet été et les épis vont commencer à prendre leurs belles couleurs d’automne : jaune, mordoré, or et rouge.
- Coup de cœur du mois pour les hortensias paniculés qui sont des fleurs en grappes terminales. Plantes faciles à cultiver s’il en est, elles demandent moins de terre de bruyère que l’hortensia classique. De nouvelles variétés existent avec des noms gourmands (vanille-fraise, Sunday fraise) ou luxueux (diamant rouge).
- Enfin, à l’heure du brame du cerf, pensez aussi aux bruyères. Mais dans un terreau sans calcaire, pas de terreau universel mais une terre… de bruyère ! Excellent calluna à floraison blanche, rouge ou rose, et au feuillage coloré, jaune, doré, citron ou rouge. La bruyère d’hiver Erica darlyensis conserve son feuillage vert foncé et range ses fleurs en clochette tout au long de ses tiges. Floraison de maintenant jusqu’à fin janvier.
Novembre
Profitez des tout derniers jours du Festival des Jardins de Chaumont/Loire où vous contemplerez la Haute Couture du jardinage, et allez voir à Chantilly Passion d’Orchidées, en fin de mois.
Arrangez avec précaution vos petites récoltes de fruits, de légumes ou de plantes aromatiques. Et ajoutez quelques fleurs à votre environnement.
Mais pourquoi donc s’embêter avec un jardin minuscule ? Choisissez la raison. C’est beau, c’est tranquille, et ça détend. Vous ajoutez un doigt de verdure à votre environnement, quelques taches de couleurs, quelques saveurs et odeurs. Vous émerveillez enfants ou petits enfants, et étonnez vos amis et vos voisins ?
Chiche ! Vous en faites un ?
Notre environnement est aussi ce que l’on en voit, ce que l’on sent. Parfois quelques fleurs, un peu de verdure, de la couleur et quelques agréables odeurs de plantes dans l’air suffisent à de petits bonheurs bigrement appréciables.
Faire un tant soit peu verdir un appartement, un rebord de fenêtre, un bout de balcon, ou pour les plus chanceux une terrasse, à Paris, apporte ce je-ne-sais-quoi de plus qui fera la différence.
Plantes fleuries, aromatiques, arbustes, micro-potager, le possible parfois peut surprendre, et sur des superficies réduites.
Assurez-vous bien sûr au préalable, si vous êtes dans une copropriété, que le règlement dont dépend votre logement autorise vos activités de jardinage, et soyez attentif à ne pas gêner vos voisins avec feuilles, fleurs fanées, terre ou eau d’arrosage.
Un balcon peut supporter 350kg /m2, pots au sol et suspensions comprises. Attention : les pots doivent toujours être à l’intérieur du balcon. Votre responsabilité serait engagée en cas de chute et de dommages.
Choisissez l’orientation la plus adaptée à vos projets de plantations. Souvent sud, sud-est, sud-ouest est préférable, mais certaines plantes supportent allègrement l’ombre et l’orientation nord. Le pied de tomate appréciera le soleil frontal davantage que la pensée ou la violette… De même l’exposition au vent est diversement appréciée selon les plantes.
La terre en pot demande un peu de suivi. Faites régulièrement des apports d’engrais et de matière organique. Vos terreaux doivent être de bonne qualité, « horticole » ou « spécial balcons et terrasses », et régulièrement renouvelés.
Les outils pour balcons sont mignons, de petites dimensions, mais restent des outils. Ne les laissez pas à la portée des enfants.
Eau, arrosage. On peut apprécier les pots « prêts à cultiver » avec des réserves d’eau, et trouver, en cas d’absence l’été, et si vous n’avez pas de voisins serviables et sympathiques, des solutions d’arrosage avec des bouteilles d’eau minérale renversée avec bouchons de terre poreux… Certains terreaux, spécialement conçus pour les cultures en pots, sont enrichis de matières minérales et retiennent davantage l’eau. Vous pouvez également recouvrir la terre de copeaux d’écorces. Et puis les billes d’argile, en fond de pot comme en surfaçage, peuvent aussi apporter leur part de solution… comme à leur manière les pots de terre. Mais l’arrosage devra a priori être régulier, voir quotidien (basilic et pétunia). Arroser chaque plante jusqu’à ce que l’eau s’échappe un peu du fond du pot.
Avec des lattes de bois, prenez la peine d’isoler thermiquement le sol de vos balcons, souvent de pierre (qui garde la chaleur) ou de zinc (qui l’accumule).
Rechercher les plantes simples d’entretien comme les tomates cerises, le basilic, et/ou de croissance rapide : radis, salade, plantes aromatiques (maturité précoce).
Petits balcons : privilégier les plantes qui poussent en hauteur comme tomates et petits pois. Rangements à la verticale.
Pas d’insecticides ni de désherbants. Il est bon de privilégier les produits portant le logo AB pour semences, plants, terreaux, engrais.
Il ne s’agit ici nullement de dresser un plan de bataille exhaustif de vos plantations d’ornements floraux de rebords de fenêtres, de balcons ou de terrasses à Paris, mais de suggérer quelques idées... et peut-être de recueillir celles que vous avez certainement sur ce sujet essentiel... et que vous souhaitez échanger.
Cette activité est encore bien plus gratifiante quand elle s’effectue avec des enfants...
Novembre
On pourra dire que les beaux jours auront bien résisté aux assauts de l’automne 2014. Comme le soleil persiste, certains se baignent encore impunément sur nos rivages, et les feuilles de nos plantes… semblent vouloir tomber moins vite. Profitons, profitons.
Que nous réservera novembre pour nos jardins minuscules, nos balcons, terrasses et bords de fenêtres ? Quelles précautions sera-t-il sage de prendre pour traverser l’hiver sans dommage ? Quels initiatives, quels engagements, pris à cette époque, et quelles actions nous seront bientôt les plus profitables ?
- Sachez, par exemple, que l’époque est particulièrement propice aux plantations d’arbustes, ou d’arbres, pour ceux disposant de davantage de place.
De plus en plus, on remarque que les jardins minuscules se peuplent d’arbustes forestiers. Je ne juge pas. Je constate. Ainsi voyons-nous fréquemment se dresser sur les balcons : petits noisetiers malingres, érables, parfois même du Japon et châtaigniers tout tordus, quand ce ne sont pas des noyers, ou des oliviers souffreteux ! Cela n’est pas raisonnable, car il faudra les tailler souvent, et leur système radiculaire deviendra rapidement excédentaire.
Orientez-vous plutôt vers des végétaux à croissance lente, qui apporteront les plaisirs du végétal, sans que vous n’en ayez tous les inconvénients : les abélias (c’est persistant, ça fleurit, et ça sent bon), les choisya ternata (c’est l’oranger du Mexique au feuillage persistant, vert ou jaune, découpé ou non, qui fleurit en mai-juin, souvent en plus en août-septembre, et qui sent bon la fleur d’oranger).
Un petit arbre que nous adorons, Marc Gueguen et moi-même, le prunus incisa "kojo no mai", un cerisier à fleurs qui ne dépassera pas, adulte, 1,50m. Sa tige tortueuse est rouge pourpre, son feuillage caduque vert foncé, devenant rouge écarlate à l’automne, et dont la floraison blanc rosé en clochettes pendantes arrive en mars-avril, avant le feuillage.
- Soyez aimables de ne pas imposer nos fraîcheurs à certaines espèces méditerranéennes… voire tropicales. Nos conditions climatiques les gêneraient, ou vous condamneraient à leur accorder pour l’hiver l’asile politique. A priori, le principe du chacun chez soi est conseillé. Mais comme disait le Président Mao Zedong, s’il faut être ferme sur les principes… il faut savoir rester souple dans leurs applications.
- Avant de planter un arbre à racines nues, enlevez-lui celles qui sont abîmées, tout en lui laissant les plus fines. Elles l’aideront à s’acclimater. Ôtez les branches qui ne vous plaisent pas, qu’elles soient fatiguées ou… mal placées. Enrichissez votre terre tamisée de fumier décomposé, et arrosez, même si le temps est à la pluie.
- Poiriers, pommiers, abricotiers, pêchers, privilégiez les essences avec qui vous vous sentez en sympathie. On a tous nos têtes. Sachez vous écouter, et prenez plutôt les arbustes et arbres qui vous apporteront un plaisir esthétique particulier… ou quelques fruits, toujours amusants et agréables à voir croître, mûrir… et à déguster en famille ou avec des amis.
Adaptez la forme du fruitier à l’emplacement qui lui est réservé : une « palmette » (palissée à plat), qui viendra combler un renfoncement, ou des « cordons », de préférence de 40cm de haut. L’idéal.
- Déterminez, dès leur plantation, ceux qui nécessiteront une protection particulière contre le froid, et, prévoyants, achetez en conséquence les dimensions de voiles d’hivernage nécessaires (renseignez-vous sur le pop up !). Les protections peuvent englober les bacs, et pour cela préférez le plastic à bulles, super isolant. Voyez large sur les dimensions.
- Novembre est aussi le moment de planter de nouveaux rosiers, dont vous pouvez préventivement entourer la tige d’un manchon protecteur, et pour les rosiers arbustes, buttez le pied avec de la terre fine.
- Nettoyez, binez, encore et encore, enlevez feuilles mortes, fleurs qui n’aboutiront pas et autres branchages périmés (important pour les hibiscus, les rosiers, les fuchsias et les althaeas). Profitez-en pour redonner à certaines plantes, arbustes et arbres… une allure plus en harmonie avec votre sens du beau. Équilibrez et, pour les plus imposantes, en taillant en corbeille, permettez à la lumière d’atteindre l’ensemble de la plante.
- Que ceux qui ont récolté quelque fruits ou légumes et les ont mis en réserve vérifient régulièrement leur état… et n’hésitent pas à en consommer régulièrement. N’en laissez pas périr. Ne les oubliez pas, ce serait si dommage !
- Avec la saison des risques de gelées matinales, vos arrosages, qui deviennent de toute façon moins fréquents, sont impérativement faits en matinées. C’est important de s’y tenir.
- Au cours de ce mois, sauf météo exceptionnelle, il faudra protéger, et rentrer les géraniums et autres plantes trop sensibles au froid. Mais attention ! Évitez de les placer trop proches d’une source de chaleur (lampe, radiateurs, télévision ou autres)… et ne chauffez pas trop votre intérieur. Qu’ils ne soient pas non plus collés aux vitres ! Pour les accueillir, les pièces fraîches sont à privilégier. Et les courants d’air à éviter. Et sachez que regroupées, vos plantes s’ennuieront moins. Ne souriez pas !
- Protégez aussi la terre en la paillant, ou en épandant du fumier décomposé, et laisser les vers de terre agir (et oui, ils sont chez eux aussi sur les balcons et les terrasses !) pour les plantes aromatiques les plus résistantes ou vos salades, dont la mâche, éminente et délicieuse salade d’hiver.
- Avec l’horaire d’hiver, pensez que les plantes, comme vous, apprécient la lumière. N’hésitez pas à les éclairer davantage. Vous ne serez pas ridicules. En plus, personne ne regarde. Et souvenez-vous de l’importante loi sur la distance à la fenêtre dont nous vous parlions en octobre…
- Un plaisir d’hiver. Placez dans vos arbustes aux premiers froids quelques boules de nourriture et de graisse suspendues. Ainsi, les pigeons ne les atteindront pas, et vous aurez le plaisir de recevoir des visites de petits oiseaux colorés, dont les mésanges, voire de perruches sauvages, qui commencent à pulluler en région parisienne. Ils se chargeront, sans que vous ayez à leur demander, de nettoyer votre jardin minuscule à leur manière.
- Avez-vous pensé à planter de l’ail ? Vous êtes-vous préoccupés des plantes printanières à bulbes, comme nous vous le conseillions en octobre ? Pour profiter au mieux de leurs fleurs aux premiers beaux jours (crocus, narcisses, jacinthes et tulipes).