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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2taigneIl faut aller sur le site pour consulter le tableau sur la valeur nutritive de ce fruit et la production annuelle des différents pays
ChâtaigneLa châtaigne est le fruit du châtaignier.
Le terme désigne aussi la graine contenue dans ce fruit et qui est comestible. Les châtaignes non cloisonnées sont appelées des marrons, à ne pas confondre avec le marron d'Inde, qui est la graine toxique du marronnier d’Inde ou marronnier commun (Aesculus hippocastanum).
La châtaigne fut longtemps la base de l'alimentation humaine dans des régions entières.
On appelait d'ailleurs le châtaignier « l'arbre à pain » mais aussi « l'arbre à saucisses » car les châtaignes servaient aussi à l'alimentation des porcs.
La bogue est l'enveloppe hérissée de piquants qui protège les fruits. Les différents mots désignant la châtaigne en Europe dérivent tous du latin Castanea.
Description[modifier | modifier le code]
Une châtaigne est formée d'une coque mince, coriace, brune et brillante contenant une graine.
La coque est un péricarpe possédant les trois couches classiques de la paroi d'un fruit : épicarpe, mésocarpe et endocarpe.
La châtaigne se détache de la bogue par son hile.
Elle a un côté saillant d'où émerge une petite touffe appelé « torche » qui est le reste desséché du pistil et des cinq ou sept « stigmates » floraux et qui protège le germe (plumule).
Dans de nombreuses variétés, le fruit est aplati sur un ou deux côtés.
La graine est enveloppée dans un tégument, une pellicule rougeâtre et astringente appelée le « tan » (à cause des tanins qu'elle contient), qui pénètre dans les replis de l'amande, et qu'il faut retirer avant de consommer la châtaigne.
Les variétés de châtaignes dont le tégument de la graine ne cloisonne pas l'amande sont appelées marrons. Le poids de la châtaigne peut varier de 10 à 25 grammes selon la variété.
Valeur nutritive[modifier | modifier le code]
La châtaigne, qui est un akène, est formée d'une masse farineuse enveloppée d'une écorce lisse de couleur brun rougeâtre appelée le « tan ».
Marron peut à la fois désigner certaines variétés améliorées de châtaignes et les marrons d'Inde (graine du marronnier que l'on trouve dans les villes).
Ceci peut prêter à confusion ; il convient d'être vigilant car la graine du marronnier (le marron d'inde) est toxique.
On distingue une châtaigne d'un marron d'Inde grâce à leur forme (le marron d'inde est généralement plus gros et plus rebondi) et à la queue de la châtaigne (la « torche ») que l'on ne trouve pas sur un marron d'Inde.
La crème de marrons et les marrons glacés sont fabriqués à partir de certaines variétés de châtaignes appelées marrons.
L'amande fraîche contient jusqu'à 35 % de glucides (amidon, saccharose, dextrines), 5 % de fibres, mais est pauvre en protides (albumines) et lipides.
Elle contient aussi des vitamines, notamment de la vitamine C et des éléments minéraux, notamment du potassium.
Le taux de sucre du fruit évolue dans le temps. Il est généralement plus important quelques semaines après la récolte.
La farine de châtaigne contient plus de 75 % de glucides, ce qui en fait un aliment énergétique.
La châtaigne est pauvre en matière grasse et très pauvre en cholestérol et sodium. C'est une bonne source de manganèse.
Variétés[modifier | modifier le code]
Le poids des châtaignes varie de 5 à 30 g selon l'espèce et le cultivar.
On peut reconnaitre les espèces asiatiques ou hybrides à leur plus grand hile.
De nombreuses variétés3 sont cultivées pour répondre aux besoins de la confiserie ou de la conserve.
Le critère de choix primordial pour acheter une châtaigne de qualité est avant tout sa variété.
Les variétés hybrides, issues de croisements génétiques telles que Bouche de Bétizac, Marigoule (M15), Bournette ou Précoce Migoule donnent de gros et beaux fruits mais ne sont, selon certains, pas les meilleures.
Les variétés traditionnelles telles que Comballe, Bouche rouge (aussi appelée Marron de Lyon), Sardonne, Figarette, Pellegrine, Précoce des Vans, Pourette, Merle, Bouche de Clos, Aguyane ou Marron de Chevanceaux donnent de moins gros fruits mais ont un goût, selon certains, plus savoureux.
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Liste des variétésBelle Épine (marron) : gros fruit pour la conserverie.
Bouche De Bétizac (marron) : gros fruit.
Bouche Rouge (marron) : gros fruit utilisé en conserverie, grillé, frais. Ardèche.
Bouche Verte.
Bournette (marron) : assez gros, sucré mais peu goûteux.
Bourrue De Juillac : Corrèze.
Chalayoune.
Comballe : variété phare de l'Ardèche.
Corrive.
Dorée De Lyon : fruit moyen à gros, très bon en frais. Monts du Lyonnais.
Entouneyre.
Epinguaude.
Estivaude.
Figarette : petits fruits ; précoce. Cévennes.
Gène Longue Des Cévennes : très sucrée, Haut Languedoc.
Grosse De l'Hermitterie.
Grosse Rouge.
Jasetto.
Marron De Laguépie : fruits très goûteux. Sud-ouest.
La Piale.
Maraval.
Marki.
Marigoule : hybride de châtaignier européen et japonais. Arbre vigoureux et résistant aux maladies. Gros fruit utilisé frais.
Marron Dauphine.
Marron De Chevanceaux.
Marron De Goujounac.
Marron De Nontron.
Marron De Redon.
Marron d'Olargues : très sucré pour la confiserie et surtout vendu sur le marché du frais. Hérault.
Marron Du Dauphiné : très bon goût, utilisé en conserverie et confiserie. Drôme, Isère.
Marron Du Var.
Marsol.
Merle : le marron du nord de l'Ardèche.
Nouzillarde.
Patouillette Jaune.
Pellegrine : très bonne conservation, très goûteuse. Bois de bonne qualité. Cévennes.
Précoce De Vans
Précoce Migoule.
Rousse De Ney.
Roussette De Montpazier.
Soulage Première.
Verdale.
Vire Vent.
Modes de consommation[modifier | modifier le code]
Les châtaignes peuvent se consommer grillées sous la cendre ou dans des poêles trouées ou, plus simplement, bouillies ou grillées au four.
Elles sont vendues dans les rues en hiver au cri de « Chauds les marrons ! ».
C'est sous cette forme (et ce cri) qu'elles sont vendues chaque automne dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon à l'occasion de la Vogue des marrons, grande fête traditionnelle du quartier vieille de plus de 150 ans.
On peut également les consommer fraîches.
En Suisse romande, notamment dans le Chablais et en Valais, un repas fait avec des marrons chauds accompagnés de raisin et de vin blanc est nommé brisolée, les châtaignes sont grillées dans un cylindre appelé brisoloir. C'est l'occasion d'une joyeuse agape d'automne. Des fêtes sont organisées durant le mois d'octobre, dont celle de Saint-Gingolph depuis 1989, la plus vieille du Valais4.
Elles peuvent être confites au sucre et cristallisées (les marrons glacés, qui se vendent surtout en fin d'année), mises dans de l'alcool, cuites en confiture ou en purée.
Séchées, puis moulues, elles donnent une farine difficilement panifiable largement consommée en Corse, notamment sous forme de pulenda. Mélangée à hauteur de 30 % à de la farine de froment, elle peut servir à faire du pain, des crêpes, des galettes et des pâtisseries.
En Europe, les châtaignes font traditionnellement partie de certains plats de Noël et du Nouvel An. Bouillies, elles accompagnent des plats de viande, dont la célèbre dinde aux marrons. Le toupi est une grosse marmite dans laquelle on fait blanchir les châtaignes.
Dans les Cévennes, chaque mas avait sa clède pour faire sécher les châtaignes.
Autres spécialités gastronomiques[modifier | modifier le code]
Flan à la châtaigne
Crème de marrons
Torche aux marrons, ou nid de cigogne (appellation alsacienne), ou vermicelles (appellation suisse)
Confitures, liqueurs, sirops
Châtaignons des marrons d'Olargues
Rôtis de châtaigne ou brisolée (Valais, Suisse)
Le Burgou, gâteau à la châtaigne typique de Châlus, dans la châtaigneraie limousine
Farine de châtaigne
Il existe des spécialités locales à base de châtaignes, notamment en Corse et en Sardaigne
Conservation[modifier | modifier le code]
Pour une meilleure conservation, il est recommandé de ne pas arracher la "torche" afin d'éviter d'ouvrir un point d'entrée pour les parasites.
Les châtaignes peuvent être consommées fraîches, dès qu’elles sont tombées de l'arbre.
Il est possible de les conserver 3 à 4 fois plus longtemps en les faisant tremper dans l'eau pendant 5 à 9 jours immédiatement après le ramassage, de façon à détruire les éventuels parasites et leurs œufs.
Les fruits restés plusieurs jours au contact de la terre sont particulièrement susceptibles d’être infestés et impropres à la consommation5,6.
Aussitôt après le ramassage, on immerge totalement les châtaignes dans une cuve remplie d’eau, et, après brassage des châtaignes, on élimine tout ce qui flotte. Ce sont des fruits véreux ou déjà pourris, car les fruits sains, plus denses, ne flottent pas.
Ce trempage tue par asphyxie les larves parasites, comme celles du carpocapse et du balanin. Il induit également une modification chimique de la chair de l’amande qui lui confère une forte résistance à la pourriture. Par ailleurs, les châtaignes traitées par trempage restent longtemps bien hydratées et résistantes à la dessiccation.
Le trempage doit durer au moins 5 jours (idéalement, 9 jours7), et l’eau doit être renouvelée quotidiennement. Les châtaignes doivent être remuées chaque jour, et les fruits noirs ou mous, qui remontent à la surface, doivent être éliminés. Ils étaient déjà pourris avant le trempage.
Après le trempage, les châtaignes sont étalées sur un plancher pour le ressuyage pendant 8 à 10 jours dans un endroit bien ventilé. Le séchage est terminé quand les châtaignes restent sèches au début du jour, sans traces de condensation nocturne. On peut alors les stocker dans un local frais et aéré (pas dans une cave) puis les remuer de temps en temps pour les aérer.
Économie[modifier | modifier le code]
La récolte mondiale de châtaignes est d’environ 1 million de tonnes (FAO 2002).
La production française, localisée principalement en Ardèche (26 %), en Dordogne et dans le Var, est environ de 12 000 tonnes par an en 2004, contre 110 000 tonnes en 19458.
Cette production ne couvrant pas l'ensemble des besoins nationaux, principalement pour certains produits transformés, la France importe de 13 000 à 14 000 tonnes alors qu'elle exporte près de 2 000 tonnes9.
En 2006, l'INAO a reconnu l'AOC Châtaigne de l'Ardèche. Un hectare de châtaigniers peut produire de 1 à 4 tonnes de châtaignes par an (selon les variétés) négociable en 2009 par le producteur entre 1 euros et 2,5 euros/kg (selon les variétés).
Il existe plusieurs espèces de châtaignier du genre Castanea en Chine : Castanea henryi, C. mollissima, C. seguini, C. crenata mais pas de châtaignier commun (C. sativa) d’Europe10. Selon Hu11, l’espèce Castanea mollissima Blume, banli 板栗, est largement cultivée sur les coteaux de la région du Yangzi pour ses noix comestibles.
Les châtaignes sont consommées grillées ou entrent dans la confection de divers plats comme des puddings, des potages, etc.
Divers et anecdotes[modifier | modifier le code]
La ville de Joyeuse (Ardèche) consacre un musée à la châtaigneraie ; en octobre, une grande manifestation réunit casténéïculteurs et public lors des « Castagnades » dans le Parc naturel régional des Monts d'Ardèche.
À Saint-Pierreville, la maison du châtaignier est consacrée à la découverte, la culture, l'histoire du châtaignier. Elle offre aussi un panorama de la production dans ses aspects les plus divers.
Dans le Var, à Collobrières, se déroule, les trois derniers dimanches d'octobre, la fête de la châtaigne, fruit cultivé à cet endroit depuis le xiie siècle.
À Redon (Ille et Vilaine) La séculaire foire Teillouse, grande foire aux marrons du 4e week-end d’octobre, est devenue l’occasion de grands rassemblements festifs qui font d’octobre le Mois du Marron en Pays de Redon.
Une légende, inventée par un poète italien de la Renaissance, veut que le châtaignier soit né de la fureur (pro)créatrice de Jupiter. Courtisée par Jupiter, l'une des nymphes de Diane, Néa, préféra se tuer plutôt que de perdre sa vertu. Pour lui rendre hommage, le maître des dieux transforma sa dépouille en un arbre majestueux, le Casta Néa, dont les fruits garnis de piquants symbolisent cette triste aventure.[réf. nécessaire]
Une région du Cantal porte le nom de Châtaigneraie et la commune de Mourjou accueille la maison de la châtaigne.
En Haute-Corse, la région de la Castagniccia (Châtaigneraie en corse) tient son nom de la profusion de châtaigniers plantés à l'époque la domination de la République de Gênes, et fut parmi les plus riches de l'île, comme en témoignent ses nombreuses églises baroques. De même, une foire de la châtaigne a lieu chaque année au village de Bocognano (Corse-du-Sud) au mois de décembre.
Dans l'Ariège, la race de vache aure-et-saint-girons s'appelle aussi casta, à cause de sa couleur châtaigne.
En langage populaire, une « châtaigne » désigne un coup de poing ou un choc électrique. Dans le sud-ouest, on parle aussi de castagne quand l'on se bat, c'est-à-dire quand on donne et se prend des castas (des châtaignes).
"Tant que nous aurons des châtaignes, nous aurons du pain" (Pasquale Paoli, 1758).
Le châtaignier est l'emblème de la région Limousin, bien qu'il ne soit que la quatrième essence régionale en récurrence. Sa feuille est ainsi présente sur le logo du Conseil régional du Limousin.
Symboles[modifier | modifier le code]
Symbole républicain[modifier | modifier le code]
Dans le calendrier républicain, la Châtaigne était le nom donné au 3e jour du mois de vendémiaire12.
Notes et références[modifier | modifier le code]
1 ↑ Tables CIQUAL de l'Anses [archive]
2 ↑ Phenol-Explorer (INRA) [archive]
3 ↑ UPOV, Caractères distinctifs des variétés de châtaignier :
http://www.upov.int/en/publications/tg-rom/tg124/tg_124_3.pdf [archive]
4 ↑ « Fête de la châtaigne de St-Gingolph – L'originale depuis 1989 | Valais / Haute-Savoie » [archive], sur
www.chataigne-st-gingolph.com (consulté le 7 avril 2016)
5 ↑ Marco Conedera, Mauro Jermini, Alberto Sassella et Thomas N. Sieber, « Récolte, traitement et conservation des châtaignes », Notice pour le praticien, no 38, 2004 (ISSN 1012-6554, lire en ligne [archive] [PDF])
6 ↑ "Confits, confitures et conserve." - Henriette de Lanty et Michelle Parfonry - éd. Dargaud.
7 ↑ Source : Chambre d'agriculture Rhône-Alpes [archive]
8 ↑ Le chancre du châtaignier en Europe [archive]
9 ↑ Source:INRA [archive]
10 ↑ Référence Flora of China [archive] : Flora of China [archive] (en)
11 ↑ (en) Shiu-ying Hu, Food Plants of CHINA, The Chinese University Press, 2005, 844 p.
12 ↑ Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française [archive], p. 19.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Sur les autres projets Wikimedia :
Châtaigne, sur Wikimedia Commons châtaigne, sur le Wiktionnaire
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Jean-Robert Pitte, Terres de Castanide. Hommes et paysages du Châtaignier de l'Antiquité à nos jours, Fayard, 1986, 480 p. (lire en ligne [archive])
Catherine Bourgeoi, Eric Sevrin, Jean Lemaire, Le châtaignier, un arbre, un bois, Institut pour le développement forestie, 2004, 352 p. (lire en ligne [archive])
CHAPA, J. - INRA, 1982 : "Situation de la castanéiculture française. Convegno internazionale di Frutticoltura montana", Saint-Vincent d'Aoste, IT
INRA. CTPS., 1986 + 1987 : "Premier catalogue officiel des variétés de châtaignes et marrons", Documents GEVES, p. 31-33, FR
CHAPA, J. - INRA, 1987 : "Châtaignes et marrons, variétés inscrites au Catalogue officiel. Arboriculture fruitière", No 399, p. 21-30
CTIFL Henri BREISCH 1995 "Châtaignes et Marrons"
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Châtaigne d'Ardèche AOC
Castagnade
Castanéiculture
Marrons Imbert
Musée de la châtaigneraie