Celui d'une amie niçoise
Site de référence d'un spécialiste Michel Combernoux
(Epiphyllum, Schlumbergera ou Zygocactus, Rhipsalis, Rhipsalidopsis et d'autres genres encore ..
LES CACTEES EPIPHYTES
https://cactus-epiphytes.eu/index.htm source
http://aoef.zeblog.com/LES PLANTES EPIPHYTES
Roland Jurion
INTRODUCTION.
Les plantes épiphytes sont étonnantes, particulières et toujours passionnantes.
Elles sont d’un grand intérêt pour les amateurs de végétaux qui les cultivent pour elles-mêmes ou pour les intégrer et décorer leurs serres ou leurs jardins. Lorsque l’on explique que ces plantes, qui ne sont en aucun cas des parasites, accomplissent leur cycle de vie sans aucun contact avec le sol et que certaines n’ont même pas de racines l’étonnement, voir l’incrédulité, sont de mise.
Elles tirent profit de l’arbre sur lequel elles vivent et qui lui apporte support, lumière, eau, etc. sans lui porter préjudice.
C’est un bel exemple de commensalisme.
Christophe Colomb, lorsqu’il leva la tête pour la première fois dans une forêt ombrophile et découvrit les arbres porteurs de ces plantes, son étonnement fut grand et il déclara que, dans ces contrées, de curieux arbres portaient des feuilles très différentes d’une branche à l’autre !
LA TERRE, UN ELEMENT INDISPENSABLE ?
Les plantes peuvent parfaitement se passer de terre si on leur fournit en continu de l’eau et des sels minéraux.
Les cultures hydroponiques et les impressionnants murs végétaux réalisés par P. Blanc en sont la démonstration la plus flagrante.
Pourtant la terre en tant qu’élément indispensable, aux vertus irremplaçables, est encore, à notre époque, une croyance tenace qui s’enracine dans les premières observations faites, suite aux expériences réalisées sur la culture des végétaux.
C’est ainsi qu’en 1699 un Anglais cultiva des pieds de menthe arrosés avec de l’eau de pluie, de l’eau de la Tamise, de l’eau d’égout et la même avec ajouts de terre de jardin.
Lorsqu’il mesura le gain de poids des différents lots de plantes il constata que ce gain était beaucoup plus important dans les deux derniers et proportionnel à la quantité de terre ajoutée.
Il en conclut que les plantes étaient constituées de terre.
Il ne faut pas oublier qu’à cette époque la vieille théorie grecque qui stipulait que toute chose dans l’univers provenait des combinaisons de 4 éléments de base : l’air, l’eau, le feu et la terre était encore en vigueur.
Un autre Anglais vers 1730 ayant constaté l’effet bénéfique de l’ajout de salpêtre dans le milieu de culture affirma que ce salpêtre était un constituant de la plante.
Il alla même jusqu’à prétendre que l’extrémité des racines comportait de minuscules bouches qui consommait la terre et d’autant mieux qu’elle était émiettée !! Pourtant cent ans plus tôt, un chimiste Belge avait réalisé une expérience plus scientifique et démontré qu’un saule planté 5 années auparavant avait augmenté de 76,9 kg alors que la terre du récipient n’avait pratiquement pas perdu de poids.
Il en avait conclut logiquement que la plante était essentiellement composée d’eau apportée par les arrosages.
Aujourd’hui la composition des végétaux est connue ; elle est essentiellement formée de 6 éléments chimiques : le carbone, l’hydrogène, l’azote, l’oxygène, le soufre et le phosphore.
L’on sait que leur croissance nécessite au moins 17 éléments. Le carbone provient du gaz carbonique de l’air, l’oxygène et l’hydrogène du fractionnement de l’eau et les autres éléments, classés en macro et micro-éléments selon leur importance pondérale, sont prélevés dans le sol sous forme de solution aqueuse absorbée par les racines.
Le potentiel de pression et le potentiel osmotique dont la somme constitue le potentiel hydrique interviennent dans cette absorption dont le processus est complexe.
Mais pour mieux remplir leur rôle, les racines ont besoin d’aide.
Elles font pour cela appel à des champignons avec lesquels elles vivent en symbiose, cette symbiose étant bénéfique pour les deux participants.
Les mycorhizes intéressent 80% des plantes. Selon que les hyphes des champignons pénètrent ou pas la paroi des racines, on parle d’endomycorhise ou d’ectomycorhise.
Dans les deux cas, la plante absorbe plus efficacement les solutés, principalement les phosphates.
Des bactéries du sol interviennent également qui transforment l’azote atmosphérique en azote ammoniacal et nitrique, seuls composés nitrés absorbés.
Les légumineuses utilisent ce procédé que l’on voudrait bien transmettre, par voie génétique, à d’autres familles car l’obtention industrielle d’engrais azotés à partir de l’azote atmosphérique est onéreuse.
Finalement, l’air et le sol contribuent à la nutrition des plantes.
Le sol qui sert d’ancrage apporte uniquement l’eau et les solutés. Il doit être bien aéré afin de fournir l’oxygène nécessaire aux racines et sa texture doit assurer un développement optimal des bactéries et des champignons.
La théorie de l’humus qui a prévalu pendant longtemps a été invalidée en 1840 par le célèbre chimiste allemand Justus von Liebig fondateur de l’agronomie moderne.
Pourtant cette théorie obsolète refait surface sous la houlette de certains écologistes.
L’humus doit être considéré uniquement comme un mélange complexe, de composition organique mal définie résultant de la décomposition de matières végétales.
Ce milieu possède des caractéristiques physiques favorables au développement des microorganismes et par conséquent à celui des racines.
LA VIE SANS TERRE.
Les plantes épiphytes ont abandonné tout contact avec le sol et vouloir les y planter les condamnent à mort.
Dans leur milieu naturel elles ont dû s’adapter aux dures conditions de leur biotope aérien.
Leur système racinaire assurant leur ancrage sur les branches est en général bien développé.
Chez les orchidées, les racines blanchâtres sont souvent grosses et peuvent contenir de la chlorophylle.
Elles sont revêtues d’un tissu appelé « velamen » ou voile constitué de plusieurs couches de cellules mortes et vides, gonflées d’air.
Elles sont capables d’absorber très rapidement l’eau de pluie et celle provenant de la rosée et de la transmettre aux cellules sous-jacentes.
Elles peuvent en outre jouer un rôle protecteur vis-à-vis du rayonnement solaire qui peut être intense dans la canopée à certaines périodes.
Les Boméliacées, autres épiphytes compagnes des orchidées stockent l’eau dans le réservoir étanche constitué par leurs feuilles disposées en forme de rosette à la base de la plante.
Certaines peuvent emmagasiner plusieurs litres d’eau, véritables aquariums aériens, ce qui leur permet de subsister pendant les longues périodes de sécheresse. D’autres adaptations seront évoquées par la suite.
Sous forme herbacées ou arbustives, c’est dans les régions tropicales où le climat est favorable que l’on rencontre la plupart des épiphytes qui constituent 10% des espèces.
Les orchidées occupent une place de choix puisque 80% d’entre-elles ont choisi ce mode de vie.
Broméliacées, aracées , fougères, bégonias, pépéromias, impatiens, médinillas, hoyas, la liste est longue.
Dans nos régions où le climat ne s’y prête guère, seuls des lichens, des mousses, hépatiques et quelques rares fougères ont adopté ce mode de vie.
Des plantes comme les pissenlit, erigéron, valériane et autres apparaissent au printemps dans les cavités des branches d’arbres et sur les stipes des palmiers. Ces espèces que je qualifie d’ « épiphytes opportunistes » ne sont pas des plantes épiphytes. Poussant normalement dans le sol elles exploitent l’humus qui s’est accumulé dans les parties creuses des troncs et ont une vie plus où moins éphémère.
COMMENT JE CULTIVE LES PLANTES EPIPHYTES
Introduction.
Compte tenu de la nécessaire adaptation des plantes épiphytes à leur milieu aérien, leur culture demande une attention particulière et une bonne connaissance des conditions où elles prospèrent.
La plupart vivent dans les forêts équatoriales de moyenne altitude, dans un monde sans hiver, où la durée du jour est constante toute l’année et les écarts de température réduits.
Une humidité ambiante élevée est souvent présente.
On est loin de ces conditions dans nos régions tempérées. Les techniques de culture devront donc être conçues afin de leur offrir un environnement aussi proche que possible de celui de leur origine.
J’ai appliqué diverses techniques culturales avec plus ou moins d’intérêt et de succès.
J’ai essuyé des échecs et obtenu des résultats convenables.
Les méthodes retenues sont décrites dans le premier paragraphe pour leur culture en extérieur dans le jardin, puis dans le second paragraphe, pour leur culture en intérieur dans différentes serres.
La culture des plantes épiphytes à l’extérieur.C’est probablement parce que j’ai toujours été attiré par la magie et la splendeur des forêts tropicales que j’ai tenté de créer un jardin évoquant la jungle en y incorporant des plantes exotiques dans des conditions aussi naturelles que possible.
Les plantes qui restent dehors toute l’année. A mon avis le facteur le plus limitant, et sur lequel on a peu d’action, étant la température hivernale, le choix des plantes va dépendre des conditions locales. Mon jardin est situé en zone 9 ce qui réduit notablement le nombre d’espèces autorisées à rester dehors toute l’année.
En ne considérant que les plantes épiphytes, sujet de cet article, parmi les orchidées il n’y a guère que les Cymbidium et les Dendrobium kingianum, ces derniers nécessitant de les installer dans des endroits très abrités.
Parmi les Broméliacées le choix est plus étendu.
Certaines résistent jusqu’à -5°c.
J’ai toujours beaucoup apprécié ces plantes qui comptent parmi celles qui n’ont pas leur pareil pour donner un air exotique au jardin.
Elles me paraissent indispensables car elles offrent toutes les conditions requises.
Il suffit par exemple, de quelques touffes de Tillandsia usneoides accrochées dans les branches d’un arbre, pour assurer le dépaysement.
Quelques fougères sont également mentionnées.
Toutes ces plantes sont installées définitivement dans les oliviers, arbres qui se prêtent bien, par leur architecture et leur structure à la culture des épiphytes. Grâce à leurs feuilles persistantes, l’effet de canopée assure une protection naturelle et efficace contre le froid.
Les plantes sont disposées dans des poches réalisées en grillage, clouées sur les branches et remplies de sphagnum.
Ce substrat convient car il se maintient en place et ne se décompose pas trop vite.
Par contre, il se dessèche rapidement.
Il convient d’être vigilant et d’arroser dès que nécessaire.
Les plantes sont pulvérisées régulièrement, tous les jours en été, et un apport d’engrais foliaire est effectué, une fois par semaine, de Mars à Octobre.
Les plantes qui hivernent à l’abri de la serre. Bien sûr, ces plantes installées à demeure ne suffisent pas à satisfaire le jardinier qui, même s’il se vante de n’être pas collectionneur ne sait pas se limiter et se laisse toujours tenter par toutes ces merveilles végétales que le commerce propose.
Une deuxième catégorie de plantes entre alors en jeu.
Ce sont celles installées en plein air au printemps et rentrées à l’abri lorsque l’hiver montre son nez.
Cette fois, le facteur limitant n’est pas la température mais la place nécessaire à l’hibernation des plantes qui prennent du volume avec le temps, je pense par exemple aux Broméliacées, aux Asplénium nidus, aux Platycérium et au nombre qui s’accroit en dépit des bonnes résolutions de se limiter, résolutions, jamais tenues.
Lez plantes sont stockées, je devrais dire empilées dans différentes serres où la température est maintenue soit hors gel, soit à 7°c soit à 15°c.
Le chauffage est assuré par des radiateurs électriques dont les plus puissants sont remplacés pendant »les grands froids » par des poêles à kerdane afin de limiter la puissance électrique nécessaire mais surtout d’éviter le déclenchement du disjoncteur le matin, quand le jour se lève, phénomène pas du tout apprécié par mon épouse lorsqu’elle met en service les appareils electro-ménagers, en dépit de la passion qu’elle éprouve comme moi pour les plantes.
Si la rentrée des plantes est toujours un moment difficile et pénible, c’est avec un plaisir renouvelé, à chaque printemps, de les sortir et de les installer en imaginant et en créant des décors nouveaux en fonction de l’inspiration du moment.
Les plantes cultivées en pot comme les Broméliacées sont disposées dans les arbres, toujours les oliviers, où des niches ont été aménagées.
L’aspect naturel est obtenu en masquant les pots à l’aide d’usnée.
D’autres ont leur place dans un mur végétal réalisé très simplement.
Les pots sont posés dans des supports métalliques accrochés à l’endroit choisi sur un treillis fixé au mur.
Très vite, pots et supports disparaissent de la vue, masqués par la végétation.
Ce genre d’installation est facile et rapide à mettre en œuvre.
Les plantes sont amovibles et interchangeables.
Arrosages et bassinages sont toutefois nécessaires.
Les plantes en suspension : Rhipsalis, Hoyas, Epiphyllums sont répartis dans les arbres et autres supports en fonction de leur besoin en lumière.
Enfin les plantes de grande taille : Fougères, Anthurium, Broméliacées sont incorporées dans les massifs, toujours en tenant compte de l’exposition au soleil, les pots étant partiellement enterrés.
L’inconvénient de ce mode de culture, lorsqu’il est conséquent, par des manques dans le jardin aux places des végétaux rentrés.
Une végétation pérenne dense permet de le limiter.
L’inconvénient de ce mode de culture se traduit, lorsqu’il est conséquent, par des manques dans le jardin aux places des végétaux rentrés.
Une végétation pérenne dense permet de le limiter.
La culture des plantes épiphytes en intérieur.Si certaines sont provisoirement installées sous une ombrière durant l’été, les plantes dont il est question ici sont maintenues en permanence à l’intérieur où elles bénéficient des conditions rencontrées dans les serres chaudes, tempérées et froides.
J’ai essayé avec plus où moins de réussite les différentes techniques de culture de ces plantes, surtout les Orchidées qui constituent presque toujours l’essentiel des épiphytes cultivées.
C’est dommage car de nombreuses épiphytes, si elles ne sont pas aussi prestigieuses que les Orchidées présentent néanmoins beaucoup d’intérêt et peuvent aussi susciter des engouements.
Le choix est énorme puisque 10% de la flore mondiale sont constituées d’épiphytes rencontrées dans les forêts tropicales d’Amérique, d’Asie et d’Afrique.
Les Orchidacées sont les plus importantes avec 20.000 espèces, suivies par les Broméliacées, environ 10.000 espèces, puis les fougères et les Aracées.
LES DIFFERENTES METHODES DE CULTURE.
Culture en pots. La culture en pots est la plus répandue.
Elle présente de nombreux avantages et reste le mieux adaptée aux besoins des amateurs.
Toutes les plantes ne tolèrent pas d’être contenues dans un récipient et la pourriture des racines qui ne sont jamais assez aérées est le point faible de ce procédé qui impose des rempotages fréquents.
Le sujet est abondamment traité dans la littérature spécialisée.
Culture en pots poreux. Ces pots à suspendre, fabriqués avec une terre poreuse spéciale, offrent aux racines une bonne aération et une humidité continue en provenance de l’eau contenue dans le récipient et qui diffuse à travers la paroi.
Ils existent seulement en deux dimensions et sont réservés aux plantes (fougères et orchidées) de petites tailles.
La surface disponible limitée conduit à multiplier le nombre de pots qui ne s’intègrent pas toujours bien dans le décor végétal.
Il convient de maintenir le niveau d’eau qui doit être assez douce afin de ne pas colmater les parois du pot.
Mur végétal. J’ai réalisé, dans la serre, un mur végétal selon le concept élaboré par P. Blanc.
Après plusieurs tentatives, j’ai renoncé à ce type de culture qui ne semble pas convenir aux Orchidées tout au moins dans les conditions retenues.
Il est difficile de fixer les petites plantes sur le feutre après les avoir détachées tant bien que mal de leur support d’origine.
L’apport d’eau ne peut se faire en continu car les besoins varient selon les espèces. Enfin, l’installation dans la serre pose des problèmes d’emplacement difficiles à résoudre.
Les barquettes en liège. C’est à mon sens la technique qui convient le mieux et qui regroupe le maximum d’avantages.
La mise à disposition de sphagnum a permis d’utiliser des barquettes en forme de gouttière bien moins profondes que celles que j’utilisais auparavant et qui étaient remplies d’un compost classique.
J’utilise maintenant des plaques de liège très peu concaves, de 10 à 30 cm de largeur et de 60 à 100 cm de longueur.
Elles sont remplies de sphagnum de préférence du Pérou car ses longues fibres se prêtent bien à cette utilisation.
Les plantes sont disposées en fonction de leur taille, forme, développement etc. les racines étant enfuies superficiellement dans le substrat.
Il peut être nécessaire de les maintenir en place à l’aide de quelques liens jusqu’à ce que l’enracinement qui est très rapide les stabilise.
L’ensemble est maintenu à chaque extrémité par un anneau en fil de fer et suspendu dans la serre à l’endroit désiré.
On peut ainsi réaliser dans chaque barquette le décor de son choix en mêlant Orchidées, Fougères, Broméliacées, plantes myrmécophiles etc. soit en séparant les espèces pour constituer des biotopes spécifiques.
L’ensemble est maintenu par un anneau en fil de fer à chaque extrémité et suspendu dans la serre à l’endroit désiré.
Ce mode de culture « en épiphyte » semble apprécié des plantes qui se développent très rapidement et fleurissent sans problème.
Les racines sont très aérées et le compost maintenu humide, reste poreux.
L’entretien est réduit et consiste à pulvériser les plantes régulièrement avec une eau douce enrichie en engrais foliaire à la dose d’une cuillère à café pour 15 l d’eau, concentration convenant à des arrosages hebdomadaires.
Sur le plan esthétique elle offre au réalisateur la possibilité de s’exprimer. Le seul inconvénient réside dans l’obligation de sélectionner des plantes de développement moyen ce qui laisse toutefois un très vaste choix.
CONCLUSION.
Pour clore ce chapitre, je rappelle qu’il existe bien d’autres techniques de culture des plantes épiphytes surtout en intérieur.
Je me suis volontairement limité à celles que j’ai utilisées et retenues.
Il est probable que dans l’avenir d’autres matériaux, d’autres substrats, verront le jour qui permettront d’améliorer encore le bien être de ces plantes passionnantes.
Il faut également savoir que si l’on ne dispose pas d’une serre ou d’une véranda, des aménagements sont possibles dans l’appartement qui permettent de cultiver beaucoup de ces plantes dans de bonnes conditions.
EPICACTUS ou Epiphyllum hybrides
http://www.cactus-esterel.com/HTML/cactees_epiphytes.htm