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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonsa%C3%AFBonsaï
Le bonsaï (盆栽, bonsai?) ou bonzaï1, culture miniaturisante de végétaux, est un art traditionnel japonais dérivé de l'art originaire chinois du penjing. Cette pratique se retrouve dans les cultures des pays voisin de cette région du monde comme le Vietnam ou la Corée.
La plante ou l'arbre qui en est l'objet est miniaturisé par application de différentes techniques (taille des branches et racines, gestion des apports nutritifs...) et modelage de la forme (par ligature). Le but en est une recherche esthétique et la ressemblance avec l'arbre dans la nature.
Terminologie et étymologie
Le terme français est la translittération du mot japonais bonsai (盆栽?), lui-même transcription du terme chinois : 盆栽 ; pinyin : pénzāi. Ce terme signifie littéralement une « plante (généralement un arbre ou un arbuste) cultivée dans un pot » (ch. & jap. : 盆 ; py : pén ; bon signifiant pot ou bassin et ch. & jap. : 栽 ; py : zāi ; sai, plante). Le mot est prononcé [bõ̞säi] en japonais (transcription phonémique : /boɴsai/), et non [bõ̞zäi] (transcription phonémique : /boɴzai/) comme on le prononce le plus souvent en français, ce qui a donné la forme écrite bonzaï.
Ce terme japonais est dérivé du chinois : 盆栽 ; pinyin : pénzāi ; littéralement : « planter, prendre soin de plantes dans un pot »2), également traduit en coréen 분재, bunjae et en vietnamien bồn tài , variation du penjing (chinois : 盆景 ; pinyin : pénjǐng ; littéralement : « paysage en pot »). La culture en pot de plants nanifiés apparait en effet dans la culture chinoise, puis japonaise, coréenne et vietnamienne.
Histoire
La culture des plantes dans des pots a débuté en Égypte il y a environ quatre mille ans, essentiellement pour des raisons pratiques, d'utilité et de mobilité. Les Grecs, Babyloniens, Perses et Indiens en copièrent la technique. Les Chinois furent les premiers à cultiver des arbres dans des pots dans un but esthétique, à l'ère de la dynastie des Han (-206 à 220). À cette époque on ne parlait pas encore de bonsaï, mais de penjing (盆景, pénjǐng) (représentation d'un paysage dans une coupe). Peu après, sous la dynastie Qin (220 - 581) apparurent les 盆栽, pénzāi (arbre unique dans une coupe). Aujourd'hui, en Chine, la tradition des pengjing se perpétue.
Pour preuve de l'existence de cet art à cette époque, en 1971, des archéologues ont découvert dans la tombe du prince Zhang Huai, décédé en 705 sous la dynastie Tang (618 à 907), une fresque peinte sur les parois de sa tombe. Elle représente deux valets portant, l'un un paysage en miniature, et l'autre un vase en forme de lotus, contenant un arbre avec des feuilles vertes et des fruits rouges.
La codification des bonsaïs la plus connue en Occident est celle du Japon. Le bonsaï aurait été introduit au Japon à l'époque de Heian (794-1192)3. Un événement marque la fin du xie siècle : l'entrée du bouddhisme zen au Japon. Des influences nouvelles venues de Chine apparaissent au Japon imprégnant principalement les hautes classes de la société. Durant la période de Kamakura (1192 à 1333), les bonsaïs sont assimilés à des objets d'art. Ils symbolisent l'éternité et l'harmonie entre l'homme et la nature2. Ils sont signe de grandeur pour les seigneurs de l'époque et les nobles de la cour. Objets de luxe, ils évoquent un nouvel état d'être dont le raffinement est poussé à l'extrême.
Au xiie siècle, le zen joue un rôle important dans l'art des jardins nippons. Ce fait est confirmé par le célèbre rouleau du moine bouddhiste Honen Shonin, de la période Kamakura, et la représentation de petits arbres alignés dans des coupes. Les œuvres de ce moine retracent surtout la vie à la période Heian (794 à 1191). On peut donc en conclure que cet art apparut au Japon au plus tard en l'an 800.
Au xvie siècle, la bourgeoisie devient abondante et la noblesse moins importante. La bourgeoisie étudie à son tour le raffinement de cet art de vivre. Les bonsaïs à cette époque sont assez grands si on en juge par les gravures et peintures les représentant. Ils pouvaient s'élever à 1,40 m. Les bonsaïs se dressaient souvent en forme de pyramide, très arqués.
Sous la dynastie Yuan, des ministres et des marchands japonais ramènent des arbres dans leur pays. Cependant cet art n'est réellement intégré à la culture japonaise que lorsqu'un fonctionnaire chinois, Chu Shun-sui, fuyant la domination mandchoue en 1644, emporte sa collection avec lui. Il initie quelques Japonais à la culture des futurs arbres en pot appelés bonsaï.
Le xviie siècle est l'époque des grandes créations, comme la villa impériale de Katsura (une ville située à 30 km au nord de Tokyo). L'art du bonsaï (ou Pun-saï) gagne une popularité encore plus étendue durant toute l'époque d'Edo, qui se confirme au xviiie siècle3. Cependant, les principaux styles sont déjà connus des éleveurs de l'époque. Le choix des arbres se porte sur un grand nombre de conifères et d'arbrisseaux couramment utilisés par ailleurs. Les bonsaïs sont installés dans des grands vases en céramique, finement travaillés, aux couleurs vives et brillantes.
Au xixe siècle, avec le début de l'ère Meiji, les échanges commerciaux se font plus nombreux. Ainsi, les voyageurs et les grands collectionneurs européens transportent du Japon une grande quantité de plantes et d'arbustes peu connus en Europe. La vogue de l'orientalisme fait connaître les bonsaïs en Europe. Ces arbustes souvent centenaires se transmettent en héritage comme un bien précieux et symbolisent pour les Européens le raffinement nippon. Vu la patience requise pour sa taille et son entretien, le bonsaï devient, à partir de l'ère Meiji (1868-1912), le passe-temps favori des hommes du troisième âge qui disposent de suffisamment de temps libre3.
Pendant longtemps les bonsaïs sont réservés aux classes dominantes, féodales et religieuses, appréciant surtout les bonsaïs colorés. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et bon nombre de Japonais s'adonnent à la culture des bonsaïs. De nos jours, les bonsaïs centenaires ne sont plus exportés et restent gardés au Japon. Ils font partie du patrimoine national, légués de père en fils. Les bonsaïs font l'objet d'un commerce très florissant au Japon. Mais aujourd'hui les Japonais ne sont plus les seuls à les cultiver.
La première exposition nationale de bonsaïs à Tokyo date de 1914. La culture des bonsaïs n'a été reconnue comme art au Japon qu'en 1934. Depuis lors, une exposition annuelle se déroule au musée d'Art de la capitale.
En Europe, les bonsaïs ont été introduits pour la première fois, lors de la troisième exposition universelle de Paris, en 1878, puis dans une exposition privée en 1909 à Londres. La première allusion aux bonsaïs a été faite par Paul Sédille dans la Gazette des Beaux-Arts de septembre 1878. En 1902, Albert Maumené publie le premier essai sur les bonsaïs4. En 1904, Henri Coupin en parle dans son ouvrage Les Plantes originales. On peut constater sur des documents d'archives que les bonsaïs avaient des formes absolument différentes des bonsaïs modernes. Leur codification actuelle date d'après la dernière guerre mondiale, et a été principalement répandue par John Naka.
En Europe, si la culture d'arbres en pot existait déjà au Moyen Âge (cf. les orangeraies), on n'avait encore jamais tenté de recréer la nature à une si petite échelle. Il n'y a d'ailleurs que de lointains rapports entre les deux types de culture. On ne peut pas non plus voir les bonsaïs comme un art topiaire, bien que les bonsaïs, vietnamiens principalement, guidés dans leur croissance par des fils métalliques, aient à une époque représenté des formes animalières.
Aux États-Unis, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, des bonsaïs sont importés massivement du Japon. À partir de 1965, les bonsaïs sont importés en grande quantité en Europe par Gerritt Lodder, aux Pays-Bas, puis par P. Lesniewicz, en Allemagne. Grâce à Rémy Samson, les bonsaïs font leur apparition en France, où il connaissent un succès marqué à partir du milieu des années 1980.
Techniques
Le plant d'arbre (ou d'arbuste) est miniaturisé et modelé par l'homme au moyen de différentes techniques : coupe de la cime (bourgeons apicaux), régulation des apports nutritifs (eau, dosage des engrais), coupe régulière des racines et branches.
Les feuilles (ou aiguilles des conifères) des arbres sont également nanifiées (miniaturisée) : notamment par des défoliations partielles ou complètes, le pinçage (coupe de bourgeons terminaux ou chandelles), un contrôle des conditions d'ensoleillement et une limitation des nutriments azotés.
La forme des branches est modelée typiquement par la taille (coupe régulière des bourgeons et des débuts de branche), par des techniques de ligature des branches (tuteur métallique ou ficelle) et par l'orientation du pot (favorisant la croissance dans une certaine direction). Par exemple, la croissance dans un pot très incliné donnera l'apparence naturelle d'un arbre penché (battu par le vent), une fois le pot remis à l'horizontale.
Le pied de l'arbre (nebari) est modelé par exemple par des techniques de taille des racines (ou d'incision du tronc), le déterrage des racines supérieures, le choix d'orientation (implantation) du végétal dans un nouveau pot. La racine pivot peut être coupée ou bien un caillou enterré sous le pied de l'arbre, afin de forcer la croissance des racines vers la surface.
Le bois des branches mortes, l'écorce et les cicatrices de coupe peuvent également être sculptés (voire teintés), afin d'imiter les couleurs et formes naturelles des vieux arbres.
Les fleurs et les fruits de ces arbres sont de taille relativement normale. La fructification d'un bonsaï est contrôlée (coupe, tuteur, nutriments), afin de limiter l'affaiblissement de l'arbre et le risque de casse de branches, en raison de fruits trop gros et nombreux par rapport à la taille de l'arbre.
La qualité du substrat, la « terre du bonsai », permet de contrôler les apports nutritifs, les risques de maladie et la croissance racinaire. Le substrat doit faciliter le drainage de l'eau (éviter le pourrissement des racines), l'aération des racines et la rétention d'eau.
Classification
Les dimensions
Les bonsaïs sont habituellement groupés en trois catégories, selon leur dimensions ; de nombreux noms japonais distinguent avec précision les différents paliers, mais on les classe souvent d'après « le nombre de mains » qu’il faut pour les transporter, ainsi :
Mame ou Shôhin : bonsaï à une main (jusqu'à 13 cm pour les Mame, et jusqu'à 23 cm pour les Shôhin), souvent très fascinant pour l’amateur ; on parle souvent de « mini-bonsaï ». Cette taille restreint de manière importante le nombre des variétés qui sont susceptibles d’être travaillées en mame : de trop grandes feuilles qui seraient difficilement réductibles donneraient à l’arbre une disproportion inesthétique (quelques variétés répandues : Buxus, Lonicera nitida, Acer palmatum, Pinus pentaphylla, Ulmus parvifolia, Juniperus chinensis, et Serissa, Carmona, Portulacaria).
La culture est plus délicate que pour un arbre plus grand : le pot à bonsaï étant de petite taille, la terre va s’assécher très rapidement et demander des soins constants, en été par exemple, où plusieurs arrosages quotidiens sont nécessaires.
Kotate-mochi ou Komono : bonsaï à deux mains, de 15 à 60 cm, jusqu’à 30 cm, puis Chūmono jusqu’à 60 cm, est sans doute le plus répandu parmi les amateurs ; sa taille permet de travailler sa structure et sa ramification avec beaucoup plus de finesse, et ainsi donne plus de liberté créatrice au bonsaïka (pratiquant de l'art du bonsaï). À peu près toutes les variétés conviennent à cette catégorie.
Ômono: bonsaï à quatre mains (il faut en effet deux personnes pour porter ces grands bonsaïs), de 60 cm à 1,20 m voire plus, était autrefois au Japon un signe de la prospérité du propriétaire ; aujourd’hui, il reste un bonsaï imposant, et souvent vénérable par son âge.
Les styles
Les bonsaïs généralement vendus dans la grande distribution possèdent, du fait de leur mode de production, un défaut majeur : outre les grosses plaies souvent inaltérables, ils se ressemblent tous, et il serait difficile de penser art à propos de végétaux cultivés de manière non pas individuelle mais en masse. Il existe une classification des bonsaïs en fonction de la forme qui leur est donnée.
Bien souvent un bonsaï fait partie de plusieurs styles distincts, il n’existe aucune règle rigide dans la création d’un bonsaï du point de vue esthétique.
La création des styles renvoie constamment aux formes des arbres dans la nature ; les professionnels conseillent d’ailleurs de ne pas s’inspirer de la forme d’autres bonsaïs, mais directement des arbres dans la nature.
Le bonsaï ne cherche pas le mimétisme avec la nature, mais l’évocation en miniature de la puissance de l’arbre : il doit posséder l'essence d’un grand arbre.
Les styles ne sont pas classés par ordre d'importance, cela étant sujet à controverse ; néanmoins, les premiers styles sont les plus courants.
Chokkan
Tronc droit formel. Très apprécié des puristes, la ligne que dessine le tronc est difficile à obtenir, il doit en effet être conique tout en restant parfaitement droit.
Tachiki (ou Moyogi) Tronc droit informel. Le tronc révèle quelques courbes, il est parfois le résultat d’un Chokkan raté ; néanmoins, l’arbre peut être très esthétique.
Shakan
Tronc incliné, comme penché par le vent.
Kengai
Tronc en cascade, il retombe en dessous du pot. De nombreux arbres poussant à flanc de montagnes donnent l’impression de « tomber dans le vide ».
Han-Kengai
Tronc en semi-cascade ; en général, le sommet de l’arbre le plus bas ne dépasse pas le bord du pot. On voit dans certains cas un autre sommet qui monte mais reste cependant assez bas.
Bankan
Tronc tortueux s’enroulant sur lui-même en torsade. C’est l’image que les gens se font des bonsaïs, en France du moins : « un arbre qui souffre », il est vrai qu’il s’inspire des arbres qui ont eu des difficultés dans leur croissance.
Bunjingi
dit style du lettré, du fait que ses créateurs étaient des personnages de l'aristocratie : ce style se distingue fortement des autres : le tronc mince reste dénudé sur une grande partie avant de montrer quelques masses de feuillages uniquement dans la partie aérienne. L’ensemble donne une impression de légèreté et une grande élégance. En France, on peut le comparer au pin sylvestre ou au pin laricio de Corse.
Hôkidachi
En forme de balai, le tronc droit distribue tout le feuillage à partir du même point (situé au tiers ou à la moitié de l’arbre). Le feuillage se répand de part et d’autre dessinant un rond ou un ovale. Le Zelkova carpinifolia (ou Zelkova serrata) est l'arbre représentatif de ce style dans la nature, ainsi on le traite souvent en bonsaï, sa ramification fine met en valeur ce style en hiver.
C'est un style que l'on peut aisément associer aux arbres solitaires présents dans les prés, qui profitent de l'espace pour s'élargir.
Fukinagashi
Battu par le vent, à la différence du Shakan, les branches et le tronc expriment un même mouvement. C'est le seul style pour lequel on admet que les branches croisent le tronc.
C'est un style que l'on peut associer aux arbres du bord de mer ou de hautes montagnes, battus par des vents forts qui arrachent les branches et même l'écorce des zones les plus touchées.
Neagari
Les racines sont exposées au-dessus du niveau de terre.
Sekijojû
Les racines enserrent la roche avant de plonger dans la terre. Situation observable à l'état naturel en montagne où l'arbre a poussé sur une pierre et ensuite l'érosion a progressivement mis ses racines à nu.
Ishitsuki
L'arbre (ou les arbres) est planté dans la roche (celle-ci contient de la terre). Ce style représente les îlots rocheux qui bordent les côtes du japon.
Sabamiki
Tronc fendu et déchiré.
Sharimiki
Tronc écorcé à la façon des arbres soumis à des catastrophes naturelles.
Nejikan
Le tronc partiellement tortueux, parfois enroulé sur lui-même comme le fait le grenadier dans certains cas.
Takozukuri
Le tronc et les branches sont sinueux. Peut s'apparenter au style dit "du Burton".
Bonkei ou Saikei
Paysages miniatures.
Troncs multiples
Nom donné en fonction du nombre de troncs : 1 : Tankan, 2 : Sokan, 3 : Sankan, 5 : Gokan, 7 : Nanakan, 9 : Kyukan, + de 9 : Tsukami-Yose. Les spécificités sont :
Kabudachi : Troncs groupés sur une racine.
Kôrabuki : Troncs groupés sur une souche en forme de carapace de tortue.
Nestsunagari : Plusieurs troncs sortent d’une racine sinueuse. Les ormes créent souvent cet aspect dans la nature.
Ikadabuki :
Tronc en radeau, l’arbre, couché par terre crée de nouveaux troncs avec ses branches. Représente un arbre tombé qui repart sur ses branches pour en faire ses nouveaux troncs, situation facilement observable dans les forets de feuillus.
Plantations de groupes :
Nom donné en fonction du nombre d’arbres : 2 : Soju, 3 : Sambon Yose, 5 : Gohon Yose, 7 : Nanahon Yose, 9 : Kyuhon Yose, + de 9 : Yose-ue. C'est le style le plus difficile à réaliser car il faut créer un ensemble et non un individu.
Âge des bonsaï
Les bonsaïs peuvent atteindre un âge très respectable. Le plus vieux bonsaï connu serait un Pinus parviflora, datant de l'an 1500, et toujours visible au Takagi Bonsai Museum de Tōkyō.
Au fil des années, les techniques ont évolué, ce qui permet à l'amateur de changer la hauteur et la direction de la croissance de l'arbre, et dans certains cas de nanifier le feuillage de la même façon que l'arbre. Aujourd'hui, la culture des bonsaïs est un art : de la sculpture vivante. Il y a certaines formes classiques et traditionnelles que l'on peut trouver et suivre, mais la règle de base pour les bonsaïs personnels est « si tu aimes ce à quoi il ressemble, c'est un beau bonsaï ». Il convient tout de même de ne pas confondre un arbre planté dans un pot et un bonsaï. Même s'il ne rentre dans aucune forme classique, ce qui est rare, il devrait quand même respecter les règles de base de l'art.
Bonsaï business
Il existe deux filières de production distinctes pour les bonsaïs :
-la production de masse en provenance d'Asie, qui alimente les supermarchés européens en petits arbres peu onéreux. Les Anglo-Saxons les surnomment péjorativement « Mall-Saï », c’est-à-dire bonsaïs de supermarché ;
-la production provenant de quelques pépinières de luxe ou d'artisanat local, où les arbres sont nettement plus chers mais beaucoup plus beaux également. Les amateurs fortunés peuvent débourser jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour un beau sujet.
Exposition
Chaque année a lieu à Tokyo la Kokufu Bonsai Ten, où sont exposés les plus beaux bonsaïs du monde. Lors de ce genre d'exposition, les bonsaïs sont souvent présentés, associés à un kusamono. Dans de nombreux pays, les fédérations nationales organisent un congrès annuel où les amateurs et les professionnels peuvent venir présenter leurs œuvres.
Espèces utilisées
On pense souvent que les bonsaïs sont obtenus à partir d'arbres spécifiques à cet art. Il est vrai que certains arbres sont plus couramment utilisés, notamment les essences d'arbres à petites feuilles à l'état naturel et qui seront donc plus simple à nanifier que les autres, mais un bonsaï peut être créé à partir de n'importe quelle essence d'arbre ou de buisson. Les essences les plus classiques sont les pins noirs japonais (Pinus thunbergii), les pins à cinq aiguilles (Pinus pentaphylla ou Pinus parviflora au Japon), les genévriers (Juniperus chinensis var. Sargentii), les ormes de Chine et les érables japonais.
En général, on utilise des variétés à petites feuilles, fleurs et fruits. Il est à noter que si certaines techniques permettent de réduire la taille des feuilles (défoliation et autres), celle des fleurs et des fruits n'est jamais modifiable[réf. nécessaire].
Espèces rustiques les plus courantes
Abies alba - (Sapin blanc ou Sapin Argenté)
Acer buergerianum - (Érable trident ou Érable de Bürger)
Acer campestre - (Érable champêtre)
Acer ginnala - (Érable du fleuve Amour)
Acer monspessulanum - (Érable de Montpellier)
Acer palmatum - (Érable du Japon)
Acer palmatum var. atropurpureum - (Érable pourpre du Japon)
Acer rubrum - (Érable rouge)
Alnus - (Aulne)
Amelanchier canadensis
Arbutus - (Arbousier)
Berberis vulgaris - (Épine-vinette)
Betula - (Bouleau)
Buxus - (Buis)
Carpinus betulus - (Charme ou Charmille dans certaines pépinières)
Carpinus laxiflora - (Charme)
Cedrus - (Cèdre)
Celtis chinensis - (Micocoulier de Chine)
Chaenomeles japonica - (Cognassier du Japon)
Chaenomeles speciosa
Chamaecyparis - (Faux Cyprès)
Cotoneaster - (Cotonéaster)
Crataegus laevigata - (Aubépine)
Cryptomeria japonica - (Cèdre du Japon)
Cupressus - (Cyprès)
Enkianthus
Elaeagnus angustifolia - (Olivier de Bohême)
Euonymus europaeus - (Fusain)
Fagus sylvatica - (Hêtre commun) et autres hêtres
Fraxinus - (Frêne)
Ginkgo biloba - (Ginkgo ou Arbre aux 40 écus)
Gleditsia triacanthos - (Févier épineux)
Hedera helix - (Lierre grimpant)
Ilex crenata - (Houx Japonais)
Jasminum nudiflorum - (Jasmin d'hiver)
Juniperus chinensis - (Genévrier de Chine)
Juniperus procubens
Juniperus rigida
Juniperus sabina - (Genévrier sabine)
Lagerstroemia indica - (Lilas des Indes)
Larix decidua - (Mélèze)
Ligustrum - (Troène)
Liquidambar styraciflua - (Copalme d'Amérique)
Lonicera - (Chèvrefeuille)
Magnolia
Malus - (Pommier, variétés à petits fruits)
Metasequoia - (Métaséquoïa)
Nothofagus
Olea europaea - (Olivier)
Parthenocissus tricuspidata - (Lierre japonais)
Picea - (Épicéa)
Pinus - (Pin blanc du Japon)
Pinus parviflora - (pin)
Potentilla fruticosa ou Dasiphora fruticosa - (Potentille ligneuse)
Prunus mume - (Abricotier du Japon)
Prunus serrulata - (Cerisier du Japon)
Pseudocydonia sinensis - (Cognassier de Chine)
Punica granatum - (Grenadier)
Pyracantha - (Buisson ardent)
Quercus robur - (Chêne pédonculé)
Quercus ilex - (Chêne vert)
Salix - (Saule)
Stewartia
Tamarix - (Tamaris)
Taxus - (If)
Ulmus pumila - (Orme de Sibérie)
Ulmus elegantissima
Ulmus minor - (Orme à petites feuilles)
Ulmus parvifolia - (Orme de Chine)
Wisteria - (les « glycines »)
Zelkova serrata - (Zelkova du Japon)
Zelkova carpinifolia - (Orme du Caucase)
Zelkova nire
Bonsaïs d'orangerie
Ces bonsaïs requièrent une protection hors gel en hiver.
Araucaria heterophylla - (Pin de Norfolk)
Bougainvillea - (Bougainvillée)
Camellia japonica - (Camélia du Japon)
Carmona microphylla, Carmona retusa
Fortunella hindsii - (Oranger nain)
Fuchsia fulgens
Gardenia jasminoides - (Gardenia)
Ilex serrata - (Houx denté)
Jacaranda mimosifolia - (Flamboyant bleu)
Myrtus communis
Nandina domestica - (bambou sacré ou bambou de la félicité)
Operculicarya decaryi - (Faux poivrier du Japon)
Rhododendron indicum - (Azalée)
Sageretia theezans
Serissa foetida - (Arbre aux 1000 étoiles, Neige de juin)
Ulmus parvifolia - (Orme de Chine)
Zanthoxylum piperitum - (Poivrier du Sichuan)
Bonsaïs de serre chaude
Ces arbres requièrent un local où la température ne descend pas en dessous de 10 °C en hiver.
Adenium obesum - (Rose du désert)
Carmona
Crassula tels que Crassula arborescens ou Arbre de Jade
Cissus antarctica - (Vigne d'Australie)
Euphorbia tels que Euphorbia balsamifera ou Euphorbia canariensis
Eugenia cauliflora ou Syzygium ou encore Myrciaria - (Prunier de Java)
Ficus benjamina - (Figuier pleureur)
Ficus microcarpa - (figuier à petites feuilles)
Grevillea robusta - (Fougère en arbre)
Lantana camara
Malpighia coccigera - (Cerisier des Antilles)
Myrciaria cauliflora - (Jaboticaba)
Murraya paniculata - (Buis de Chine)
Podocarpus macrophyllus - (Pin des bouddhistes)
Poliscias fruticosa - (Aralia Ming)
Portulacaria tels que Portulacaria afra - (Pourpier en arbre)
Schefflera actinophylla
Pour débuter
Article détaillé : Culture des bonsaï.
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S'assurer de trouver quelqu'un pour s'occuper du bonsaï en cas d'absence.
Pour un premier bonsaï, ne pas s'aventurer vers un bonsaï âgé et cher. Le changement d'environnement et le manque d'expérience le feront probablement mourir.
Se souvenir qu'un bonsaï d'extérieur ne peut pas supporter plus d'un à deux jours à l'intérieur. Par contre, il peut prospérer en ville sur un balcon.
Bien choisir la taille du pot. Plus il est petit, plus la taille du bonsaï sera réduite ; mais plus il sera fragile, car notamment sensible aux retards d'arrosage éventuels.
Utiliser des pots à réserve d'eau est une aberration esthétique et à proscrire pour éviter le pourrissement des racines.
Être très prudent avec les engrais. Une légère surdose peut être fatale.
Bonsaïs d'extérieur
Commencer par des espèces poussant naturellement dans la région (chêne, figuier, olivier, pin, etc.).
La meilleure solution (gratuite) est de prélever de jeunes sujets dans la nature. Mais dans le respect des interdictions éventuelles de ramassage, notamment dans les parcs régionaux.
Chercher sous les arbres qui dispersent beaucoup de graines (chênes, frênes, érables…) ou au bord des sentiers débroussaillés annuellement.
Prélever quelques sujets de petites tailles (10 à 15 cm), car il sera plus facile de prélever l'ensemble des racines et si possible de conserver la motte racinaire.
Emporter un peu de terre supplémentaire pour en remplir le pot.
Répliquer les sujets dans un pot, vous pouvez les garder groupés.
La meilleure période est la demi-saison : surtout automne ou printemps. Ne pas tenter lors des périodes chaudes en été.
Bonsaïs d'intérieur
Choisir des espèces faciles : Ficus avec des feuilles de petite taille (ficus benjamina oui, ficus lyrata non), schefflera…
Acheter un jeune sujet (20 cm maximum), mais pas un bonsaï, pour le former.
Pour débuter, il est également important de démarrer des bonsaï avec des semis ou des boutures car il sera ainsi possible de former son bonsaï dès le début de sa croissance. Maître Andô disait que tout se joue les trois premières années en bonsaï.