Jardin botanique de Montréal
source
http://espacepourlavie.ca/carnet-horticole/plantes/les-begoniaceesLes bégoniacées
Description(onglet actif)
Deux genres pour une famille botanique, c’est peu. Mais quand un seul, le genre Begonia, représente 99 % de la famille, l’affaire est plutôt rare. Il comprend 1 500 espèces au feuillage parfois extravagant et montre différents modes de croissance – plantes épiphytes, grimpantes, arbustives, vivaces, annuelles. Derrière cette diversité se cache un caractère commun à tous les bégonias : les feuilles ont une forme asymétrique.
Historique
Les premiers bégonias sont arrivés au Jardin botanique de Montréal en 1937. Mais c'est surtout entre 1956 et 1962 que la collection a connu un développement exceptionnel grâce aux efforts du premier conservateur, Henry Teuscher, et à la collaboration de l'un des grands spécialistes des bégonias, Edgar Irmscher.
Edgard Irmscher est un botaniste allemand (1887-1968) qui a publié plusieurs travaux taxonomiques fondamentaux concernant ce genre. Son herbier et plusieurs de ses manuscrits sont déposés à l'herbier de Berlin.
Durant cette période, Teuscher a entretenu une correspondance régulière avec Irsmcher, à qui il envoyait des spécimens d'herbier des espèces de la collection. Il s'agissait surtout de plantes achetées chez des commerçants ou obtenues d'autres jardins botaniques. À cette époque, seules quelques espèces de bégonias, envoyées par C.K. Horich du Costa Rica, avaient été récoltées directement dans la nature.
Depuis plusieurs années, le Jardin botanique a augmenté significativement le nombre d'espèces de la collection.
Ainsi, grâce au réseau des jardins botaniques, à l'American Begonia Society, aux échanges avec des spécialistes et à des excursions en Afrique, nous avons obtenu récemment plusieurs espèces intéressantes.
Où et quand la voir
Serre des Bégoniacées et Gesnériacées : toute l'année!
Tirés de différents articles de Denis Barabé parus dans la revue Quatre-Temps.
À découvrir
Les bégonias rhizomateuxPlus de 650 espèces et cultivars de bégonias rhizomateux sont couramment cultivés. On les cultive principalement pour la forme, la texture et les couleurs variées de leur feuillage. Les feuilles peuvent être peltées (Begonia clypeifolia, Begonia nelumbiifolia) lobées ou composées (Begonia carolineifolia, Begonia thiemi).
Comme le nom l'indique, les bégonias de ce groupe possèdent un rhizome. Le rhizome est une tige épaisse munie d'entrenoeuds très courts. Suivant les espèces, il peut être souterrain, rampant ou dressé.
La grosseur des rhizomes peut varier de 0,18 à 8 cm et plus. La plupart des Bégonias rhizomateux fleurissent à partir du milieu de l'hiver jusqu'à la fin du printemps. Le degré de floraison, qui varie énormément d'une espèce à l'autre, est sensible aux conditions de culture.
La majorité des espèces rhizomateuses du Jardin botanique de Montréal proviennent des Amériques, mais nous en avons aussi des Antilles, d'Asie, d'Afrique et d'Océanie. La première espèce à feuille peltée, le Begonia nelumbiifolia, fut découverte, en 1830, en même temps que Begonia heracleifolia par Ferdinand Deppe et C. J. Schide au Mexique. Les feuilles peuvent atteindre 30 cm de diamètre à maturité. Dans les plantes de ce groupe, on trouve le Begonia carolineifolia dont les rhizomes dressés, volumineux, portent des feuilles composées-palmées. Cette espèce, originaire du Mexique et du Guatemala, fut introduite au Jardin botanique de Saint-Petersbourg en 1822.
Mais les bégonias rhizomateux cultivés aujourd'hui n'ont pas tous été découverts au 19e siècle.
L'intérêt pour les bégonias rhizomateux est réellement né de la découverte du Begonia bowerae en 1948 par Thomas MacDougall. À partir du B. bowerae, qui possède de petites feuilles vertes dont les nervures principales sont bordées de deux bandes noires, on a créé au-delà de 130 cultivars. Thomas Mac Dougall est un botaniste-explorateur américain qui mourut lors d'une expédition au Mexique en 1973; il fit périodiquement des voyages dans ce pays pour récolter des plantes. Il découvrit plusieurs nouvelles espèces de bégonias, entre autres, les B. cavum, B. kenworthyae et B. mazae.
Dans les années 40, il rapporta du Mexique une espèce décrite par Casimir de Candolle au 19e siècle à partir de plantes venant du Honduras, mais qui était demeurée inconnue depuis lors, le B. thiemi. Ce bégonia porte de grandes feuilles vertes composées-palmées, dont le pétiole peut mesurer plus d'un mètre de long et cinq centimètres de large. L'inflorescence peut atteindre plus de deux mètres de hauteur.
Un des plus beaux hybrides de bégonia rhizomateux fut créé au Jardin botanique de Montréal, en 1967. Le Begonia 'Eaglesham' résulte du croisement du B. decora et du B. masoniana, deux espèces asiatiques. Le B. decora, que l'on cultive dans un terrarium, possède de petites feuilles rouge vin. Le B. masoniana porte de grandes feuilles coriaces, vertes, avec une tache brune en forme de croix au centre. Le bégonia 'Eaglesham' a gardé les couleurs du premier et la vigueur du second.
Nous trouvons aussi des bégonias rhizomateux africains, fort intéressants, bien qu'ils soient moins répandus en culture, par exemple le B. quadrialata et le B. clypeifolia. Le B. quadrialata, qui doit être cultivé en terrarium, possède de petites feuilles dont la surface supérieure est veloutée. Dans son milieu naturel, il croît dans les endroits humides, sur les parois des rochers. Le B. clypeifolia, même s'il est très peu cultivé, est connu depuis longtemps, puisqu'il fut décrit par J.D. Hooker en 1811. Cette espèce de la forêt tropicale africaine possède un rhizome rampant qui porte des feuilles peltées d'un vert luisant. Les fleurs sont jaune clair. Une autre espèce de bégonia fort intéressante nous vient d'Asie : le B. roxburghii. Chez ce bégonia, originaire de l'Himalaya et de Birmanie, les fleurs mâles et femelles sont placées sur des plantes différentes. Au Jardin, nous n'avons que des plantes femelles. Elles possèdent des tiges dressées, munies de feuilles vert luisant.
Les bégonias tubéreuxDescription et classification
Les bégonias dits tubéreux sont divisés en cinq catégories principales :
-semi-tubéreux
bulbeux
Cheimantha
Hiemalis
Tuberhybrida.
Les bégonias semi-tubéreux présentent une protubérance irrégulière qui ressemble à un tubercule. Au niveau du sol, cette formation apparaît comme un épaississement plus ou moins anarchique de la tige. Un bégonia semi-tubéreux bien connu est l'espèce sud-africaine Begonia dregei.
Les bégonias bulbeux produisent des bulbes ou des organes semblables. Mais la seule espèce à posséder réellement un bulbe serait le Begonia socotrana, une plante endémique de l'île Socotra qui joua un rôle important dans le développement des bégonias Cheimantha et Hiemalis.
Les bégonias Cheimantha se composent d'hybrides ayant pour origine le croisement du Begonia socotrana et du Begonia dregei, qui a donné naissance, en 1892, au bégonia ‘Gloire de Lorraine’. Ces bégonias fleurissent en hiver. Tous les cultivars de ce groupe ont des fleurs simples allant du blanc au rose. Certains cultivars de bégonias Cheimantha sont difficiles à cultiver et demandent des attentions particulières.
Les bégonias Hiemalis proviennent du croisement de différentes espèces de bégonias tubéreux avec le Begonia socotrana. Le premier hybride de ce groupe fut réalisé par John Heal en 1833; il s'agit du Begonia Hiemalis ‘Mrs. John Heal’. Il résulte du croisement du B. socotrana avec le Begonia ‘Visconte Deneraile’. Ces Bégonias fleurissent en hiver. La couleur de leurs fleurs va de blanc à rose, de rouge et abricot à cramoisi et écarlate. Les fleurs sont simples, semi-doubles ou doubles, selon la variété. Vigoureux, ils possèdent un port buissonnant et compact. Quelques cultivars portent des tiges dressées alors que chez d'autres, elles ont tendance à être rampantes. Au Jardin botanique de Montréal, nous conservons quelques cultivars de bégonias Hiemalis, principalement de la série Aphrodite où l'on trouve des fleurs doubles, roses, rouges ou pêche. Nous possédons encore des représentants du cultivar ‘Nelly Visser’ qui fut créé en 1948.
Les bégonias Tuberhybrida, comme le nom l'indique, ont une origine hybride. Ils comptent parmi les plus belles réussites en ce domaine de l'horticulture. Ce groupe, résulte de croisements et de rétrocroisements entre des espèces des Andes. Il comprend des formes au port dressé ou retombant et présente une grande diversité au niveau du feuillage et de la floraison. Le diamètre de la fleur varie de 4 à 20 cm; elle peut être simple, semi-double ou double. Les pétales sont plats ou frisés. Leur couleur est blanche, crème, jaune, orange, rose, rose abricot, rose saumon, rouge brillant, rouge pourpre ou pourpre foncé. On ne trouve pas de fleurs bleues. Les bégonias de ce groupe possèdent des tubercules vivaces, semi-succulents, de forme aplatie, et des tiges d'une longueur de 10 à 30 cm, généralement munies de poils. La marge des feuilles, dentée et frangée, est munie de poils.
Les bégonias Rex-cultorumCe groupe de bégonias, bien connu pour la coloration variable des feuilles est certainement l'un des plus appréciés. Son développement a débuté en 1856 quand le Begonia rex fut croisé avec d'autres espèces asiatiques au feuillage ornemental : B. annulata, B. decora, B. diadema, B. robusta, B. tenuifolia et B. xanthina.
À cause de ces nombreux croisements, les bégonias Rex-cultorum présentent une grande variation dans la grandeur, la forme et la couleur des feuilles.
Généralement les bégonias de ce groupe ont une courte tige. Les feuilles possèdent une forme cordée et peuvent être plus ou moins lobées. Elles peuvent être argentées, vertes, colorées en tout ou en partie de rose, de marron, de brun chocolat, ou presque noires, par exemple.
La collection du Jardin botanique de Montréal comprend près de 90 cultivars de bégonias Rex-cultorum. Plusieurs d'entre eux ont été reçus, en 1980, lors des Floralies internationales de Montréal. Nous possédons encore quelques cultivars reçus avant 1950 : ‘Fairy’ avec ses feuilles rose saumon; ‘Lucy Clossom’ avec ses tiges dressées et ‘Peace’ avec ses feuilles rose pâle.
Les bégonias Semperflorens-cultorum
Ce groupe de Bégonias se divise en deux catégories : les espèces et les cultivars.
Les espèces sont, à leur tour, subdivisées en deux types : le type semperflorens et le type schmidtiana.
Le premier type, semperflorens, inclut le Begonia cucullata var. cucullata (B. semperflorens) et ses autres variétés, de même que les espèces qui ont un port et des caractéristiques culturales similaires. Les plantes de ce type peuvent atteindre une hauteur de un mètre.
Le second type, schmidtiana, comprend le Begonia schmidtiana et les espèces qui lui ressemblent du point de vue horticole. Ces Bégonias possèdent un port court et compact.
Les cultivars du groupe semperflorens, regroupés sous le nom collectif de Begonia Semperflorens-cultorum, sont bien connus en horticulture. Ils sont buissonnants, compacts et possèdent des tiges quelque peu succulentes. Les feuilles ovales ont une surface luisante et lisse. Dans la plupart des cas, les feuilles sont vertes, mais quelques variétés ont un feuillage rouge bronze à rouge noir. La floraison est abondante et durable. Les fleurs sont blanches, roses ou rouges. La plupart des bégonias Semperflorens-cultorum sont faciles à cultiver.
La collection du Jardin botanique de Montréal comprend environ une douzaine de cultivars de ce groupe, dont : ‘Indian Maid’ avec des fleurs rouge orange, un ancien cultivar que nous avons reçu en 1940; ‘Cinderella’ avec des fleurs semi-doubles, rouge cerise; ‘Cindy Locks’ avec des fleurs jaunes et ‘Thimbleberry’ avec des fleurs roses ou rouges.
Autres types de bégonias
En plus des types décrits précédemment, nous trouvons aussi des bégonias au port arbustif, au port de bambou, à tiges épaisses, rampants ou grimpants.
Les bégonias au port arbustif sont cultivés principalement pour leur feuillage aux formes et aux couleurs variées. Le Begonia acutifolia, découvert en 1688 par Hans Sloane, en Jamaïque, fut probablement le premier bégonia de ce groupe à être connu. Il possède des feuilles acuminées, dentées et pubescentes. Un des bégonias les plus connus de ce groupe est sûrement le Begonia listada, originaire du Brésil. On le cultive pour ses feuilles vert foncé, traversées par une ligne émeraude. Les deux espèces sud-américaines, B. verrosa avec ses feuilles velues et le B. mollicaulis qui fleurit abondamment appartiennent aussi à ce groupe, de même que le B. serratipetala qui porte des feuilles rouges, profondément dentées.
Le petit groupe des bégonias à tiges épaisses est surtout cultivé par les collectionneurs et ceux qui font des croisements. Le Begonia dichotoma qui fut découvert dans des forêts humides près de Caracas, a été introduit en Angleterre par Thomas Hoy en 1800. Lors de la floraison, il produit une inflorescence terminale munie de plusieurs petites fleurs blanches. En 1826, Johnston envoya des graines de B. dipetala, espèce originaire de Bombay, en Inde, au Jardin botanique d'Edimbourg. Cette espèce très appréciée des collectionneurs produit de grandes fleurs roses à l'aisselle des feuilles. Le Begonia olbia, d'origine horticole, est aussi fort intéressant. Il possède des feuilles lobées, dentées et rougeâtres. La face supérieure du limbe est vert olive et légèrement pubescente. Les fleurs sont verdâtres. Comme autre exemple de ce groupe mentionnons le B. ulmifolia, originaire des Antilles et de l'Amérique du Sud, qui, comme le nom latin de son espèce l'indique, possède des feuilles ressemblant à celles de l'orme.
Les bégonias au port de bambou sont généralement cultivés pour leur longues inflorescences pendantes. L'un des représentants les plus typiques de ce groupe est le Begonia coccinea. Cette espèce, originaire du Brésil, fut introduite en Angleterre en 1841 par William Lobb, le premier collectionneur de plantes pour la maison horticole Veitch & Sons. Les tiges, qui peuvent atteindre un mètre de haut, portent de grandes fleurs rouges pendantes.
C'est aussi dans ce groupe que l'on trouve les anciens cultivars ‘Président Carnot’ et ‘Lucerna’. Le premier, nommé en l'honneur du Président de la République française de l'époque, fut créé en 1890 par Crozy à Lyon. Wettstein, un jardinier de Lucerne, en Suisse, créa le B. ‘Lucerna’ en 1892. Ces deux bégonias possèdent de grandes tiges dressées munies de fleurs rouges.
Le petit groupe des bégonias rampants et grimpants contient des espèces fort intéressantes. Ces bégonias viennent surtout d'Amérique du Sud et d'Afrique. Au Jardin botanique de Montréal, la plupart des bégonias rampants et grimpants sont cultivés en panier. La première espèce de ce groupe, Begonia glabra, fut découverte en 1775, par Fusée Aublet, en Guyane française. Au printemps, cette espèce produit une grande quantité de fleurs blanches. Nous conservons aussi quelques espèces africaines, entre autres, B. convolvulacea, B. mannii et B. polygonoides. Le B. mazae, espèce originaire du Mexique, qui possède de petites feuilles avec une texture veloutée, couverte de lignes ou de taches brunes, appartient aussi à ce groupe.
Des bégonias comme légumes et médicaments
Les bégonias n'ont pas uniquement une valeur ornementale. En Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, on mange les feuilles de certaines espèces. Au Congo, dans la région de Mossendjo, on utilise les feuilles comme légumes. Le Begonia ampla est préparé de la façon suivante : les feuilles sont roulées et coupées en fines lanières que l'on fait bouillir durant vingt minutes; une fois bouillies, on les lave dans de l'eau froide; ils peuvent alors être mélangées à de la viande ou mangées avec d'autres légumes. Il est certainement dangereux de manger les feuilles sans les faire bouillir, à cause des cristaux d'oxalate de calcium qu'elles contiennent. Au Gabon, le Begonia mannii constituerait une des nourritures favorites des chimpanzés et des gorilles. Dans le sud de la Chine, dans la province de Yunnan, on prépare des tisanes à partir, entre autres, des feuilles de Begonia fimbristipula. La récolte et le séchage des feuilles au soleil est l'une des activités de la région.
Les Bégoniacées auraient aussi des propriétés médicinales. En Nouvelle-Guinée, on utilise le Symbegonia moorena, sous forme de tisane, pour soigner les maux d'estomac. Le Symbegonia fulvo-villosa est employé pour traiter les aphtes des enfants et les rhumes. On écrase les tiges pour en extraire un jus que l'on boit. En Amérique du Sud, on prend des bégonias, en sirop ou en tisane, pour soigner les rhumes et la fièvre (B. humilis, B. rotundifolia). Julia F. Morton, de l'Université de Miami, rapporte qu'au Guatemala deux espèces de bégonias, dont l'identité n'est pas connue, sont utilisées, sous forme de compresses, pour guérir les plaies diverses. Une décoction de feuilles s'emploie aussi contre les ulcères d'estomac.
Hillebrandia sandwicensis
On ne peut compléter cette section consacrée aux bégonias sans parler de l'Hillebrandia sandwicensis.
Cette espèce, décrite en 1866 par Oliver, se rencontre seulement dans quelques-unes des îles de l'archipel d'Hawaï, autrefois les îles Sandwich, d'où le nom spécifique sandwicensis.
Le nom de genre Hillebrandia rappelle William Hillebrand (1821-1886), un médecin qui vécu à Hawaï durant vingt ans. Il rédigea une étude sur la flore de cette région (Flora of the Hawaiian Islands) qui fut publiée en 1888.
L'Hillebrandia possède des rhizomes tubéreux portant des tiges dressées plus ou moins pubescentes. Les feuilles palmées sont lobées et hispides.
Tirés de différents articles de Denis Barabé parus dans la revue Quatre-Temps.
Informations botanique et écologique
Les Bégonias présentent une grande variabilité dans le port, le feuillage et la fleur.
Le port
La plupart des Bégonias sont des plantes herbacées, vivaces, de petite taille ou de taille moyenne. Ils sont généralement pourvus d'un rhizome épais ou, moins fréquemment, d'un tubercule, par exemple, le Begonia dregei (Afrique du Sud). Une espèce possède un bulbe écailleux, le Begonia socotrana, originaire de l'île Socotra.
Certains bégonias peuvent devenir plus ou moins ligneux. Le Begonia parviflora (Amérique du Sud), par exemple, peut atteindre une hauteur de cinq mètres. Cependant, la tige n'est pas assez forte pour s'élever d'elle-même, elle doit s'appuyer sur d'autres plantes.
Quelques espèces, comme le Begonia annobarensis (Afrique tropicale), sont annuelles. On trouve des bégonias à tiges dressées, rampantes, retombantes ou grimpantes. Certains bégonias, par exemple le Begonia ampla (Afrique tropicale), sont même épiphytes et s'appuient sur d'autres plantes comme support sans nécessiter un sol ferme.
Les feuilles
Les feuilles sont d'une forme et d'une taille variables d'une espèce à l'autre.
Cela peut aller de la petite feuille peltée du Begonia quandrialata (Afrique tropicale) jusqu'à la grande feuille palmatiséquée du Begonia thiemei (Mexique et Honduras), dont le pétiole peut mesurer jusqu'à un mètre de long.
Mais le caractère essentiel de la feuille des bégonias est sans contredit la forme asymétrique du limbe folaire que l'on trouve chez la majorité des espèces.
Certains bégonias produisent des bulbilles sur la tige ou les feuilles comme le Begonia sutherlandii d'Afrique.
Les fleurs
Les bégonias, les fleurs sont unisexuées, soit femelles, soit mâles. Elles sont blanches, roses, rouges, orange ou jaunes.
La même plante produit généralement des fleurs des deux sexes; cependant, il peut arriver chez certaines espèces, par exemple les Begonia roxburghii et B. handelii d'Asie, que les fleurs mâles et femelles soient sur des plantes différentes.
Les fleurs mâles possèdent de 2 à 4 tépales, rarement jusqu'à 8, et un grand nombre d'étamines. Les étamines forment une masse globuleuse ou une colonne jaune au centre de la fleur.
Les fleurs femelles ont de 2 à 5 tépales; rarement jusqu'à 10.
Il est facile de distinguer les fleurs des deux sexes, même si les styles ont la même couleur que les étamines. En effet, les fleurs femelles possèdent un ovaire infère situé sous les tépales et habituellement ailé. Lorsqu'il n'y a pas d'aile, l'ovaire est souvent muni d'arêtes bien visibles. Le fruit est généralement une capsule sèche. Quelquefois, il est charnu et ressemble à une baie.
Chez quelques espèces de bégonias on observe un phénomène assez remarquable : la plante ne porte pas de feuille au moment de la floraison. Les spécimens de Begonia wollnyi du Jardin botanique, par exemple, perdent leurs feuilles durant les mois de janvier et février.
Bien que les bégonias soient l'un des groupes de plantes les plus cultivés, on ne connaît pas leur mécanisme de pollinisation dans la nature. On sait que, en culture, la plupart des bégonias sont autoféconds.
La pollinisation
La pollinisation artificielle permet d'obtenir facilement des graines. Certains bégonias, comme le Begonia franconis du Mexique, dont les fleurs mâles et femelles s'épanouissent en même temps, sont très fertiles. Ce bégonia se reproduit si aisément qu'il est considéré comme une mauvaise herbe de serre.
Quand au rôle exact des insectes dans la pollinisation des bégonias, les botanistes n'ont pas encore réussi à le déterminer. On a observé des abeilles sur les fleurs mâles et femelles de certains bégonias. Cependant, on ne sait pas si elles transportent réellement du pollen d'une fleur à l'autre. Le Dr Lyman B. Smith de l'Institut Smithsonian aux États-Unis a émis l'hypothèse suivante : le rôle des insectes qui visitent les fleurs mâles est moins de transporter le pollen jusqu'au fleurs femelles que de déclencher sa libération en touchant aux anthères. Une fois libéré, le pollen serait transporté jusqu'aux fleurs femelles par le vent. Si cette hypothèse attrayante est confirmée, cela signifierait que les bégonias sont pollinisés par le vent, mais que la présence des insectes s'avère nécessaire pour la libération du pollen.
Habitat et répartition
Les Bégonias sont répartis dans les régions tropicales et subtropicales, sauf en Australie et dans la plupart des îles de l'océan Pacifique.
Les Bégonias se rencontrent principalement en zones forestières, du niveau de la mer jusqu'à 3 000 mètres d'altitude.
Généralement ils préfèrent les milieux humides, ombragés.
Les Bégonias africains, par exemple, poussent surtout dans la forêt tropicale humide ou dans les aires montagneuses à forte pluviosité. On les trouve dans le sous-bois ou sur le bord des cours d'eau, accrochés aux parois des rochers, où l'eau suinte.
Cependant, certaines espèces, comme le Begonia dregei, préfèrent des milieux plus secs et plus ouverts.
En Amérique, les espèces de la section Gireoudia sont abondantes dans les forêts sèches du Mexique et de l'Amérique centrale, où elles colonisent les parois rocheuses et les troncs.
Certaines espèces rhizomateuses, comme les Begonia heracleifolia et B. multinerva, sont adaptées pour pousser dans des forêts décidues : leurs feuilles tombent durant la saison sèche. Le Begonia coccinea, par exemple, espèce originaire du Brésil, supporte des périodes de sécheresse pouvant aller jusqu'à deux mois.
Classification des bégonias
Le genre Begonia est divisé en 81 sections dans la classification botanique.
Celle-ci est basée surtout sur les caractéristiques morphologiques de la fleur : type de placentation, nombre de tépales, de loges ovariennes, etc.
La classification botanique change continuellement au rythme du progrès des recherches. Fort intéressante et utile du point de vue botanique, elle ne donne pas cependant une bonne idée des bégonias tels qu'on les connaît en horticulture.
Au fur et à mesure que de nouvelles espèces étaient introduites en culture et que l'on créait de nouveaux hybrides, une classification s'est développée, basée sur le port, les exigences culturales ou l'histoire génétique des bégonias.
Il existe quatre groupes principaux :
les Bégonias Semperflorescens-cultorum
les Bégonias rhizomateux
les Bégonias Rex-cultorum
et les Bégonias tubéreux.
Historique de la culture des bégonias
La culture des Bégonias, en dehors de leur aire normale de répartition, date de l'introduction du Begonia minor en Angleterre apporté de la Jamaïque. Il fut introduit aux Royal Botanical Gardens de Kew, en 1777, par William Brown.
Jusqu'en 1800, on avait cultivé à peine cinq espèces de Bégonias, mais par la suite, ce nombre augmenta considérablement. C'est en 1804 que le célèbre Begonia grandis ssp. evansiana fut introduit en Angleterre.
Vers le milieu du 19e siècle, on cultivait en Europe un grand nombre d'espèces provenant des Indes occidentales, du Mexique et de l'Amérique du Sud : Begonia acida, B. castaneifolia, B. cinnabarina, B. coccinea, B. cucullata var. cucullata, B. dregei, B. heracleifolia, B. hydrocotylifolia, B. peltata, B. incarnata, B. maculata, B. malabarica, B. manicata, B. borkeri et B. sanguinea.
L'un des deux premiers hybrides de bégonia fut réalisé en Angleterre en 1847; il s'agit du Begonia x ricinifolia qui a pour parents les B. heracleifolia et B. barkeri; l'autre hybride, qui date de la même époque, le Begonia x erythrophylla, a vu le jour au Jardin botanique de Berlin. Il résulte du croisement du Begonia hydrocotylifolia avec B. manicata. Les parents de ces deux hybrides sont originaires du Mexique.
À partir de 1850, jusqu'au début du 20e siècle, plusieurs nouvelles espèces furent introduites en horticulture, parmi celles-ci, on trouve le Begonia Rex, une espèce himalayenne dont l'introduction date de 1856. C'est aussi dans la deuxième moitié du 19e siècle qu'a commencé à se développer la lignée des bégonias Tuberhybrida à partir d'espèces tubéreuses provenant des Andes. En 1878, on croisa pour la première fois les deux bégonias brésiliens Begonia cucullata var. cucullata (B. semperflorens) et B. schmidtiana. Ce fut le commencement d'une série d'hybridations qui allaient donner naissance au grand groupe des bégonias Semperflorens-cultorum.
Un autre apport important fut l'introduction en Écosse, en 1880, du Begonia socotrana. Ce bégonia, comme son nom l'indique, est originaire de l'île Socotra, au large de la côte sud de l'Arabie. Le croisement du B. socotrana et du B. dregei est à l'origine de l'ensemble des bégonias désignés sous le nom collectif de bégonias Cheimentha. De plus, B. socotrana fut croisé avec des hybrides des espèces tubéreuses des Andes pour produire les variétés Elatior ou Winterflowering, désignées sous le nom collectif de bégonias Hiemalis.
Tirés de différents articles de Denis Barabé parus dans la revue Quatre-Temps.
source
http://espacepourlavie.ca/carnet-horticole/begonias-des-jardins-et-begonias-tubereuxBégonias des jardins et bégonias tubéreux
Annuelles, vivaces et bulbes
Botanique
Nom commun
Bégonias des jardins, bégonias tubéreux
Nom latin
Begonia x semperflorens-cultorum et Begonia x tuberhybrida
Nom commun anglais
Wax begonias and tuberous begonias
Famille botanique
Begoniaceae
Origine et description
Plusieurs nouveaux cultivars, issus de plusieurs décennies d'hybridation, sont compacts et florifères. Ils sont plantés comme des annuelles dans les jardins nordiques.
Largeur : 30 cm
Hauteur : 30 cm
Les bégonias des jardins sont des plantes robustes et florifères au feuillage vert ou légèrement bronzé. Les nouveaux cultivars produisent des bouquets de grandes fleurs blanches, roses ou rouges, sur des plants de 60 à 90 cm de haut.
Les bégonias tubéreux produisent des tubercules. Ils ont naturellement un feuillage caduc et une période de dormance au frais durant l'hiver. Ils se distinguent par leurs fleurs abondantes, simples, semi-doubles ou doubles, pendantes ou érigées, bicolores ou simplement blanches, crème, jaunes, orange, roses, rose abricot, rose saumon, rouge brillant, rouge pourpre ou pourpre foncé. Exemples : Begonia Nonstop ™, Begonia Dragon Wing™, Begonia Série Illumination, Begonia 'Ikon Blush White'
Conditions de croissance
Les bégonias se cultivent au soleil ou à la mi-ombre dans un sol frais mais bien drainé.
Conserver et remettre en végétation les bégonias tubéreux
À l'automne, lorsque les feuilles seront flétries par le froid, rabattez les tiges à quelques centimètres du sol et déterrez les tubercules. Il est important de ne pas nettoyer les tubercules au moment de l'arrachage, car cela les expose aux risques de pourriture. Laissez sécher le tout dans un endroit frais (4 à 10 ºC), sombre et aéré pendant deux mois. Ensuite, nettoyez les tubercules. Enlevez la terre, les racines et les tiges séchées. Entreposez-les dans des boîtes contenant un mélange de sable sec et/ou de vermiculite jusqu'au début de mars. Vérifiez régulièrement s'il y a des signes de pourriture ou de dessèchement.
Au printemps, pour remettre les tubercules en végétation, remplissez un plateau avec du terreau humide et déposez les tubercules à la surface en les plaçant à l'envers (dépression vers le bas), afin de diminuer les risques de pourriture résultant de l'humidité qui s'accumule dans la dépression du sommet. Maintenez la température à 10 ºC durant une semaine, le temps que les tubercules se réhydratent. Puis, augmentez graduellement la température de 17 à 24 °C sur une période de 2 ou 3 semaines. La surface du sol doit être maintenue humide au moyen de fréquentes aspersions d'eau. Dès l'apparition d'une bonne masse de racines, rempotez les tubercules dans leur position normale (dépression sur le dessus). Recouvrez le sommet du tubercule de 0,5 cm de terreau.
Dès que les jeunes pousses commencent à sortir de terre, placez les pots au frais (14 à 17 °C) avec un minimum de 14 heures de lumière vive par jour.
Multiplication
Boutures de tige
Botanique
Horticulture
Ravageurs et maladies(onglet actif)
Origine et description
Plusieurs nouveaux cultivars, issus de plusieurs décennies d'hybridation, sont compacts et florifères. Ils sont plantés comme des annuelles dans les jardins nordiques.
Largeur : 30 cm
Hauteur : 30 cm
Les bégonias des jardins sont des plantes robustes et florifères au feuillage vert ou légèrement bronzé. Les nouveaux cultivars produisent des bouquets de grandes fleurs blanches, roses ou rouges, sur des plants de 60 à 90 cm de haut.
Les bégonias tubéreux produisent des tubercules. Ils ont naturellement un feuillage caduc et une période de dormance au frais durant l'hiver. Ils se distinguent par leurs fleurs abondantes, simples, semi-doubles ou doubles, pendantes ou érigées, bicolores ou simplement blanches, crème, jaunes, orange, roses, rose abricot, rose saumon, rouge brillant, rouge pourpre ou pourpre foncé. Exemples : Begonia Nonstop ™, Begonia Dragon Wing™, Begonia Série Illumination, Begonia 'Ikon Blush White'.
Nom commun
Bégonias des jardins, bégonias tubéreux
Nom latin
Begonia x semperflorens-cultorum et Begonia x tuberhybrida
Nom commun anglais
Wax begonias and tuberous begonias
Famille botanique
Begoniaceae
Conditions de croissance
Les bégonias se cultivent au soleil ou à la mi-ombre dans un sol frais mais bien drainé.
Conserver et remettre en végétation les bégonias tubéreux
À l'automne, lorsque les feuilles seront flétries par le froid, rabattez les tiges à quelques centimètres du sol et déterrez les tubercules. Il est important de ne pas nettoyer les tubercules au moment de l'arrachage, car cela les expose aux risques de pourriture. Laissez sécher le tout dans un endroit frais (4 à 10 ºC), sombre et aéré pendant deux mois. Ensuite, nettoyez les tubercules. Enlevez la terre, les racines et les tiges séchées. Entreposez-les dans des boîtes contenant un mélange de sable sec et/ou de vermiculite jusqu'au début de mars. Vérifiez régulièrement s'il y a des signes de pourriture ou de dessèchement.
Au printemps, pour remettre les tubercules en végétation, remplissez un plateau avec du terreau humide et déposez les tubercules à la surface en les plaçant à l'envers (dépression vers le bas), afin de diminuer les risques de pourriture résultant de l'humidité qui s'accumule dans la dépression du sommet. Maintenez la température à 10 ºC durant une semaine, le temps que les tubercules se réhydratent. Puis, augmentez graduellement la température de 17 à 24 °C sur une période de 2 ou 3 semaines. La surface du sol doit être maintenue humide au moyen de fréquentes aspersions d'eau. Dès l'apparition d'une bonne masse de racines, rempotez les tubercules dans leur position normale (dépression sur le dessus). Recouvrez le sommet du tubercule de 0,5 cm de terreau.
Dès que les jeunes pousses commencent à sortir de terre, placez les pots au frais (14 à 17 °C) avec un minimum de 14 heures de lumière vive par jour.
Multiplication
Boutures de tige
Ravageurs et maladies
Blanc ou mildiou poudreux
Les champignons responsables du blanc sont de taille microscopique avec un mycélium d'une blancheur remarquable. L'infection couvre les tissus de taches poudreuses ou duveteuses, parfois garnies de petits points noirs.